Le Pentagone veut mettre au jour différentes méthodes de traitement contre les troubles liés au stress post-traumatique ; l’une d’entre elles prévoit de renvoyer les patients à la guerre via une simulation calquée sur un jeu vidéo.
Des chercheurs de l’Intistute for Creative Technologies de l’Université de Californie du Sud, le centre médical Weill Cornell de l’hôpital presbytérien de New-York et la faculté de médecine de l’Université Emory étudieront 300 personnels militaires et civils à qui un trouble lié au stress post-traumatique a été diagnostiqué à l’issue d’un déploiement en Irak et en Afghanistan. Ils œuvrent sous couvert d’une subvention de 11 millions de dollars sur quatre ans avec pour but d’éprouver diverses thérapies.
Dans le cadre du traitement par la réalité virtuelle, le patient porte des lunettes et des écouteurs pendant qu’un thérapeute contrôle des scènes numériques en 3D pour copier les lieux où l’expérience traumatiques s’est produite. Les souvenirs sont stimulés plus avant lors des séances par le biais de déclencheurs sensoriels comme des fauteuils qui vibrent pour simuler une explosion.
Les chercheurs ont indiqué que la réalité virtuelle fonctionnerait mieux sur des sujets déjà familiarisés avec une telle technologie, ou qui sont réfractaires à des traitements traditionnels où l’on est exposé, qui exigent d’eux qu’ils racontent de manière répétée leurs expériences traumatiques à un médecin. Leur but est de déterminer quel type de thérapie fonctionne le mieux pour quels patients. Ils envisagent de même de s’intéresser à la génétique et à d’autres facteurs qui pourraient avoir un impact sur les risques pour quelqu’un de développer des syndromes de stress post-traumatique (SSPT).
Ces chercheurs ont créé des systèmes de réalité virtuelle pour traiter le SSPT de vétérans du Vietnam, d’Irak, d’Afghanistan et des survivants du 11 Septembre. Ils ont utilisé une version modifiée d’un jeu vidéo développé à l’Université de Californie du Sud pour apporter aux traitements les images, les sonorités, les odeurs et les sensations de la guerre.
Déjà plus de 50 cliniques universitaires et cliniques pour anciens combattants utilisent deux des systèmes de réalité virtuelle.
Auteur : Eric BEIDEL
Source : National Defense Magazine (Etats-Unis)
Traduction pour Theatrum Belli : Robert ENGELMANN