Comment battre le Barça? En priant très fort! Blague à part, tous les entraineurs cherchent une solution mais peu ont prouvé avoir trouvé une solution. Les Blaugrana, maitres spécialistes du maintenant célèbre « tiki taka », jouent un football simple et dynamique, basé sur des passes courtes et simples mais avec énormément de mouvements afin de favoriser les passes en profondeurs des deux champions Xavi et Iniesta ainsi que du génie Messi. Pour avoir une chance, l’AC Milan devra jouer le match parfait, tactiquement et techniquement.
Affronter Barcelone est avant tout une guerre des nerfs, souvent frustrante car quand l’équipe de Guardiola prend possession du ballon, ça devient compliqué pour le récupérer. Ce sera très difficile de battre Barcelone sur une double confrontation mais l’équipe d’Allegri peut les mettre en difficulté avec ses armes et surtout si elle aura compris les erreurs des dernières confrontations. Hiddink fut le premier à comprendre comment affronter ce Barça : pressing haut et asphyxiant pour déstabiliser les défenseurs centraux et les forcer à relancer sans passer par les milieux de terrain. Mourinho a adopté la même tactique en première mi-temps du dernier clasico. Forcer Barcelone à relancer avec Valdes, une stratégie extrême et bizarre mais efficace. Toutefois, pour tenir 90 minutes ainsi, il faut une condition athlétique extraordinaire.
Cette stratégie est plus ou moins possible à San Siro où Milan devra presser haut et être très prudent à garder les bonnes distances entre ses secteurs de jeu. Au Camp Nou, par contre, il faudra prendre exemple sur la prestation de l’Inter de Mourinho, qui était à certains moments « honteuse », un peu comme celle de Milan lors du match aller de la phase des groupes : un assaut permanent et un monologue blaugrana. Se découvrir dans leur antre serait suicidaire. Défendre dans les trente derniers mètres et repartir très rapidement est probablement la meilleure stratégie à adopter pour essayer de les mettre en difficulté. Milan a l’avantage, comme l’Inter de Mou, d’avoir déjà affronté Barcelone en groupe et avoir réussi à inscrire deux buts en déplacement avant de disputer une rencontre intéressante mais trop débridée (l’occasion s’y prêtait mais ce ne sera pas le cas mercredi) à San Siro. L’équipe de Guardiola est riche en talent, gère le ballon comme aucune autre équipe au monde mais ses joueurs sont humains : eux aussi ont des failles. L’AC Milan a peu de chances de se qualifier et par conséquent relativement peu de pression. Il faudra nécessairement apprendre du passé et analyser les points faibles pour tenter un exploit qui, s’il se réalise, s’apparenterait à un miracle.