Le gouvernement vide le budget des emplois aidés pour freiner la montée du chômage avant les élections

Publié le 26 mars 2012 par Pscauxcailly

 

Pour des raisons bassement politiciennes, le gouvernement a décidé d’utiliser l'essentiel des moyens budgétaires consacrés aux contrats aidés pour l’année 2012 sur les premiers mois de l’année. Deux-tiers des contrats sont donc mobilisés à la hâte, dans l’unique but de faire baisser artificiellement les chiffres du chômage au moment de l’élection présidentielle. Cette attitude peu républicaine démontre bien que la politique de l’emploi, pourtant préoccupation première des Français, n’est une priorité pour le candidat sortant que lors des campagnes électorales.

Sur les quatre premiers mois de l’année, 190 000 contrats aidés sont prévus. Alors qu’actuellement 12 000 contrats aidés sont signés par semaine à marche forcée, le prochain gouvernement devra se contenter d’une enveloppe budgétaire au rabais, lui permettant d’en signer trois fois moins jusqu’à la fin de l’année. Pour Nicolas Sarkozy, tous les moyens sont donc bons pour continuer à diriger la France après le 6 mai, au risque de créer un décrochage budgétaire brutal au deuxième semestre, au mépris des besoins des demandeurs d’emploi, mais aussi des structures qui pourraient les employer.

Cet artifice peu glorieux ne dupera personne. Avec un million de demandeurs d’emploi supplémentaires depuis 2007 et un taux de chômage qui frôle les 10 %, il faudrait au candidat sortant beaucoup plus de contrats aidés pour masquer son bilan catastrophique sur le front de l’emploi.

Par Alain VIDALIES, Responsable du Pôle travail, emploi