Et je vous épargne : "boire".
Le cas Merah. Boire.
Je ne la fais pas.
Ou si, d'après les 3 lignes précédentes.
Mais j'aurais voulu m'en abstenir.
Je voulais à ce propos, non pas revenir sur l'assaut du RAID et prodiguer mes critiques constructives pour une intervention plus réussie la prochaine fois que le cas se présentera, mais redire à quel point les choses sont parfois rendues simples grâce aux intellectuels.
Ici, singulièrement Robert Castel.
Machin-truc Merah était-il fou ?
Aurait-il pu être jugé ?
Dans L'ordre psychiatrique, il devient clair qu'à cause de la Révolution Française, nous ne pouvions pas envoyer ce taré en prison d'une simple pichenette.
27/03/1790 Art.9 de la loi portant sur l'abolition des lettres de cachet décrété par l'Assemblée
constituante.
Avec l'abolition de la lettre de cachet, il faut trouver de bonnes raisons pour enfermer quelqu'un. Ouais mais, se disent les législateurs, et s'ils n'ont pas toute leur raison ?
Pof, naît l'aliéné.
"Déraisonnable, il n’est pas sujet du droit ; irresponsable, il ne peut être objet de sanction".
Ce qui n'a rien à voir avec le fait de savoir si le type était bien dans sa peau.
Mohamed, ça ne devait pas être l'extase dans ta tête. Mais tu aurais compris qu'on te juge.
Et cela me rappelle mon étonnement lorsque les experts psychiatriques ont décrété que Breivik était schizophrène et délirait lors de l'attaque, un épisode psychotique, ont-ils décrété.
Le type gérait une ferme, amassait des engrais pour fabriquer un explosif, s'est déguisé, a planifié la tuerie...
Il faisait preuve d'une certaine rationalité, des moyens assez en accord avec la fin qu'il poursuivait.
Cet homme n'est pas dans un état habituel d'imbécilité, de démence ou de fureur, il s'appartient, il est autonome, capable d'échanges raisonnés avec autrui.
On imagine effectivement l'état de transe dans lequel il a pu se trouver pendant qu'il perpétuait ce massacre, le plaisir qu'aurait trouvé Merah à tuer, cette sensation de toute-puissance, enivrante, on préfèrerait : nauséeuse.
Anders Breivik veut être reconnu coupable, lui. Merci.
Et son avocat s'est rangé à son avis :
"Dans un premier temps, M. Lippestad avait axé sa défense sur l'affirmation que son client était fou. C'est d'ailleurs la conclusion des deux premiers psychiatres qui l'ont examiné. Mais l'avocat a fini par adopter la ligne de son client.
Pour Geir Lippestad, beaucoup de ceux qui partagent les mêmes idées qu'Anders Breivik sont qualifiés d'extrémistes, pas de psychotiques. Alors pourquoi lui?
"Nous ferons témoigner des gens de milieux extrémistes qui raconteront comment ils pensent, afin d'établir que d'autres, sans aller jusqu'au passage à l'acte, partagent la même idéologie ou le même mode de pensée, soutient l'avocat. Ce que nous voulons montrer, c'est que nous avons à faire à une idéologie, et qu'il n'est pas le seul à la défendre, qu'il n'est donc pas un psychotique qui vivrait dans un monde à part."
Les experts auraient décrit une personne qui se trouve dans un univers illusoire où toutes ses pensées et ses gestes sont régis par ses illusions.
S'il y a illusion, elle est collective, si l'on en croit les intentions de vote pour le Front National.
Car son but, Breivik : "une guerre préventive contre les régimes culturellement marxistes/multiculturalistes d'Europe" afin "de repousser, battre ou affaiblir l'invasion/colonisation islamique en cours, pour avoir un avantage stratégique dans une guerre inévitable avant que la menace ne se matérialise".
Chez Merah, des obsessions également partagées par un certain nombre de petits copains, rien moins que fous, même si de Dieu - à ce compte-là, je mets pour ma part tous les croyants à l'asile, même les sobres protestants.
Combien sont-ils, en France, les jihadistes ? Pas beaucoup, croyons-nous savoir.
Ouf (fou, en verlan ?) !
Surveillés, parfois punis.
Je ne ferai pas ce plaisir à Sarkozy, de l'accuser.
Il y a loin, de la stigmatisation latente à l'agression meurtrière.
Et tant pis pour nous si les tenants du choc des civilisations triomphent, plaignons-les de pouvoir jouir en de telles circonstances.
Mais il y a quelque chose, dans l'évènement, il y a cette facilité avec laquelle s'exprime la haine envers les juifs chez...
Là c'est dur.
Arabes ? Musulmans ? Islamistes ? Extrémistes musulmans ?
Dur parce que cette haine est partagée par des gens qui ne poseront jamais aucune bombe, qui ne traînent pas sur les sites islamistes, ne lisent pas forcément le Coran mais grandissent dans l'exécration d'Israël et s'identifient sans aucune retenue au peuple palestinien.
On les y aide (là, je fais un coucou à Ashton).
Bien sûr, rien d'irrémédiable.
Mais pourquoi ?
"Quelles sont les racines de cet antisémitisme ? Il n’est pas importé du conflit israélo-palestinien. Au contraire. La focalisation sur les événements du Proche-Orient vient du fait que les gens sont antisémites, pas l’inverse. L’antisémitisme puise ses racines dans les conditions sociales et le vide politique qui règnent dans certaines banlieues. C’est une forme de «socialisme des imbéciles» . Quand on écoute les gens tenir des propos antisémites, ils font leur portrait à l’envers : les juifs sont puissants, je suis faible ; ils sont partout, je suis nulle part ; ils sont solidaires, je suis seul ; ils ont le droit de revendiquer leur identité, nous, au contraire, n’avons aucun droit".
Non.
Attendez.
Vous voulez pas dire que, ce serait dingue, qu'il y a une solution politique ???