Ma grand chérie, J., 10 ans a eu quelques malheurs lundi dernier. Pendant son cours de sport, alors qu'elle faisait du saut en longueur, son pied droit est arrivé juste avant le tapis censé amortir l'arrivée. Elle a continué sa foulée et lorsqu'elle a tenté de soulever ce pied droit, il avait glissé sous le tapis. Au lieu d'en ressortir aisément, il est resté emprisonné et CRAC, un sale bruit et une douleur fulgurante ont arrêté net ma puce dans son élan.
Elle a aussitôt été amenée auprès de l'infirmière qui m'a appelée au boulot pour me prévenir que de la pommade ne suffirait pas. Il faudrait certainement faire une radio.
J'ai tout lâché et je me suis précipitée au secours de J. Je vous passe le périple et la logistique familiale pour gérer cet indicent. Lundi, nous ne sommes rentrés qu'à 21H chez nous avec le pied dans un plâtre antalgique provisoire et une forte présomption de fracture du cartilage de croissance invisible à la radio.
Vendredi nous sommes retournés, comme prévu, voir le traumatologue et après avoir enlevé le plâtre, direction le scanner. Ma fille inquiète a demandé des précisions sur le scanner, notamment si ça faisait mal. Pour une fois, j'étais très heureuse de savoir ce qu'était un scanner et de pouvoir la réconforter et la rassurer par ma très (trop) grande expérience de cet engin indolore (enfin surtout quand on n'enfonce pas une grande aiguille dans la pliure du bras, ce qui ne la concernait nullement).
A son retour des clichés, elle me dit avoir trouvé cet examen long. Forcément, par rapport à une radio, c'est plus long mais comparé à une IRM, c'est tellement court. J'ai pu donner quelques détails de cet autre examen auquel elle échappait et qui était tellement plus contraignant et tellement moins confortable. D'ailleurs j'y ai droit la semaine prochaine...
Toujours est-il que c'est bien une fracture du cartilage de croissance ou plus précisément, un décollement épiphysaire du tibia (je vais avoir une de ces maîtrises des termes médicaux à force de passer trop de temps avec les médecins), nécessitant une immobilisation du pied pendant 6 semaines. On avait déjà acheté les béquilles en début de semaine. Elle est ressortie avec une botte amovible. En fait de botte, ça ressemble plus à une attelle version chaussure de ski avec des coussins d'air qu'on peut gonfler ou dégonfler pour adhérer parfaitement à son anatomie. Mieux qu'un plâtre car elle peut l'enlever pour prendre sa douche ou l'ouvir un peu pour aérer si la chaleur est trop pénible. Enfin il faut tout de même qu'elle dorme avec cet appareillage.
J'ai été louer un fauteuil roulant pour pouvoir la promener. A cloche pieds avec des béquilles, elle a vite mal aux mains et comme nous sommes en plein centre ville, le moindre déplacement en voiture est infernal.
On part dans 3 semaines, en Espagne, à Barcelone. Pas grave, on ira tout de même visiter ce qui était prévu avec son super fauteuil roulant. Ma mère pensait que j'allais tout annuler, il m'en faudrait beaucoup plus... Déjà lorsqu'on m'avait diagnostiqué mon cancer, implanté le pac, j'étais tout de même partie une semaine comme prévu, en Espagne aussi, avant d'attaquer les chimios.
Je suis un peu triste pour ma chérie, j'avais prévu une piscine, le vélo, elle ne va pas en profiter comme elle aurait pu mais avec mon éternel optimisme, je prévois comment améliorer sa situation.
Le médecin traumatologue nous revoit tout de même dans 4 semaines, des fois que ça aille plus vite qu'il ne l'espère, peut-être qu'on pourra gagner 2 semaines et laisser ma petite princesse marcher à nouveau sur ses deux pieds.