Mardi 20 mars 2012
s'est tenue, au Blanc-Mesnil, la première réunion d'information citoyenne, à propos du projet d'installation d'une usine de TMB méthanisation, ou tri méthanisation, voire co-méthanisation selon
les documents successifs qui circulent depuis plus de 5 ans maintenant.
Bien entendu, l'assistance n'était pas au niveau que nous aurions pu l'espérer, néanmoins la salle que nous avions choisi était bien remplie. Nous remercions les animateurs de l'association
ARIVEM et les responsables d'Environnement 93 pour leurs contributions à ce premier débat. Cette rencontre marque aussi le début d'une exigence de débat similaire pour la ville
d'Aulnay-sous-Bois, mon ami Alain Boulanger, conseiller municipal, va intervenir dans ce sens.
Ce débat intéresse, car nous avons noté, parmi les présents, le président du groupe UMP du conseil municipal, le directeur de cabinet du maire de notre commune et une journaliste de l'édition du
Parisien 93.
Cette réunion a été utile, car elle nous a permis d'apprendre qu'une enquête publique allait être lancée et qu'au cas où la saisine de la commission nationale du débat public n'était pas acceptée
une ou des réunions publiques seraient organisées.
Le débat s'est organisé autour du tri mécano biologique ou pas. Il apparaît que l'unité prévue, pour Blanc-Mesnil, n'est pas concernée par ce procédé industriel. D'aucun se serve de cet argument
pour en conclure qu'il n'y a pas ou moins de dangerosité. Mais nous ne pouvons pas ignorer que la production de méthane est aussi un facteur de danger.
Pour cela nous nous permettons de publier ci dessous des extraits d'un « guide méthodologique pour l'exploitation d'unités de méthanisation de déchets solides » Ce document a été
produit, entre autre, par Véolia que personne ne peut soupçonner de vouloir savonner la planche de ce type de projet.
Page 35. Chapitre IV Sécurité et formation: « Étant donné le type de procédé, l'environnement de travail, les produits traités et sous produits générés, il est important de mettre en avant
certains risques auxquels peut-être confronté l'opérateur. Parmi les différents risques identifiés, nous évoquerons les deux risques qui nous paraissent majeurs sur une unité de méthanisation de
déchets :
les risques liés au biogaz et les risques liés aux micro-organisme pathogènes.
A. Sécurité.
1° Biogaz.
Au cours de la réaction, la dégradation de la matière organique entraine la production de biogaz; Ce gaz étant essentiellement composé de méthane, il est combustible et sa présence dans le
process impose une définition de zones ATEX 1) (Atmosphères Explosives). Il est donc indispensable d'identifier
l'ensemble des risques liés à la présence de gaz, et de mettre en œuvre les équipements (détecteurs de méthane, systèmes d'isolation automatique du réseau biogaz...) et les procédures adéquates
qui permettront d'éviter un accident ( usage du téléphone portable interdit dans les zones définies...). La signalisation des zones identifiées comme ATEX est alors une priorité, ainsi que le
respect des consignes en place. Ainsi, lorsqu'une telle zone est identifiée, l'outillage utilisé doit répondre aux critères ATEX pour pouvoir être utilisé, afin de limiter les sources de chaleur
pouvant provoquer une explosion en cas de fuite de gaz. Ces sources de chaleur peuvent être: flammes (chalumeaux, cigarettes et mégots, briquets...), les étincelles mécaniques ( meulage,
tronçonnage..), les étincelles électriques ( soudage à l'arc, mises à la terre, électricité statique, foudres, mauvais contacts...) et les surfaces chaudes ( frottements mécaniques, conduction
thermique, pièces non refroidies).
Le biogaz pouvant également contenir de nombreux autres gaz, potentiellement toxiques pour l'homme, en quantités variables. L'exemple le plus connu est celui du
H2S 2)(hydrogène sulfuré). Dans certaines proportions, ce gaz peut être mortel en cas d'inhalation. Ce risque est essentiellement encouru lors des
opérations de maintenance d'équipements de sécurité( type dispositif « arrête flammes »), d'équipements de traitement ou de valorisation du biogaz. Dans des conditions, il est
souhaitable de prévoir l'utilisation de détecteurs de gaz portables, de masque à cartouche (adaptées aux gaz susceptibles d'être rencontrés).
Étant donné les différents risques liés à la présence de biogaz cités ci dessus( intoxication, explosion, incendie), la signalétique en place sur le site doit être réalisée avec soin (
identification de toutes les zones ou équipements de façon claire)
Un autre point important à signaler est l'intervention ponctuelle sur le site de sociétés extérieures (spécialisées dans la réparation ou l'entretien d'équipements particuliers exemple: vis ou
pompe...). Le personnel devant intervenir sur le site doit préalablement être informé des risques et des règles à respecter sur le site. Cette démarche permettra ainsi aux intervenants de
préparer un matériel adapté pour effectuer de la maintenance ou une réparation dans des conditions de sécurité satisfaisantes.
2° Travail sous pression.
Le biogaz présent dans le réacteur et le réseau est sous pression. Le maintien d'une pression constante dans le réseau est nécessaire pour éviter toute infiltration d'air dans le système et pour
assurer une alimentation continue des équipements de valorisation du gaz.
Ce mode de fonctionnement entraine, de fait un risque d'explosion au niveau du réacteur ou du réseau de biogaz.
Pour limiter ce risque, des équipements indispensables doivent être installés:
-un dispositif de surpression (dégazage lors que la pression atteint un seuil prédéfini)
-un disque de rupture sur le toit du digesteur
-une garde hydraulique
-une torchère( en plus des équipements de valorisation du biogaz) 3)
-des capteurs de pression disposés dans le réacteurs et sur le réseau de biogaz
-un suivi efficace du niveau de digestat dans le réacteur ( volume + bilan massique)
Les risques liés au travail sous pression sont donc maîtrisés lorsque les équipements adéquates sont mis en place. La maintenance de ces appareils est également très importante pour la prévention
des risques d'explosion.
Enfin, un suivi des entrées/sorties du réacteur peuvent aider à contrôler la cohérence des données fournies par les capteurs de pression en ligne.
3° Le risque biologique;
Les déchets traités par méthanisation sont naturellement contaminés par des micro-organisme pathogènes. Au cours du traitement, sauf en cas d'hygiénisation, la majorité d'entre eux va survivre
voire se développer. Afin d'éviter d'être contaminé, l'opérateur devra impérativement porter des gants lors des différentes taches à réaliser. Le port d'un masque anti-poussières peut «également
être recommandé dans certains cas pour éviter une ingestion de germes pathogènes aéroportés.
Enfin, les règles hygiène élémentaires devront être rappelées en permanence( notamment le lavage des mains). »
Voilà, comme vous le voyez à la lecture de ce document, l'implantation d'une usine de méthanisation qu'elle soit TMB ou non, soulève une série de questions importantes. Nous considérons que notre
objectif face à cette éventuelle installation c'est a dire: le droit de savoir, le droit de débattre, le droit de décider est une exigence incontournable
4). La réunion du 20 mars 2012 marque le début d'un processus de démocratie participative qui devra aller à son terme.
Nous allons continuer de travailler au développement d'une mobilisation citoyenne sur ce dossier, qui porte en lui l'exigence d'une autre politique pour le traitement des déchets ménagers, pour
en terminer avec l'incinération et l'enfouissement. Dans ce cadre la bataille pour la réduction des déchets et un tri très sélectif des déchets doit être une priorité avant d'imposer des usines à
gaz qui semblent poser plus de problèmes que de réponses aux traitements des déchets ménagers. 5)
Posté par Alain Ramos, samedi 24 mars 2012 à 09:27
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Note de Maurice
1)http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A8glementation_ATEX
2) http://fr.wikipedia.org/wiki/H2S
3) et dire que not'bon maire et son compagnon, se sont gaussés des riverains et des élus d’opposition en disant : il n'y aura pas de torchère ! Voilà, une fois de plus, not'bon maire prit la main (pas les doigts à ce point-là) dans le pot de confiote !! à moins, que pour Romainville, cet équipement jugé « indispensable » ne soit pas de mise.
4) oh, que ça fait du bien de lire ça ! Pour nous à Romainville, ça n'a pas été le cas. Relisez bien : le droit de décider est une exigence incontournable !
5) la réduction des déchets, oui, mais dans les logements collectifs ? Comment faire un trie digne de se nom ? Surtout lorsqu'il y a un ramassage par pneumatique dans la commune !
Pour lire sur le blogue d'Alain Ramos, cliquez en dessous sur le lien: http://alainramos.canalblog.com/archives/dossier_usine_de_methanisation_tmb/index.html
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Ce compte rendu et extrait d'un « guide méthodologique pour l'exploitation d'unités de méthanisation de déchets solides » vous fait-il froid dans le dos ?
Moi, OUI !
Et dire que c'est à cause de not'bon maire qui l'a demandé que nous risquons d'avoir cette usine à Romainville !
Elle ne savait pas, nous a-t-elle dit ; comme pour la sculpture de Garry Faif au pont Jean Jaurès.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Garry_Faif
Si cet article disparaît de wiki, demandez-le-moi, je l'ai copié.