Mais le rang de rabbin que Sfar détient depuis des années va être remis en cause par une ordonnance venant de Paris. Elle lui demande de passer une épreuve de français, alors que celui-ci ne s'exprime qu’en arabe ou en hébreu... Le chat va implorer Dieu pour que la dictée soit réussie en contrepartie, il perdra l'usage de la parole, excepté avec un juif venu tout droit de Russie dans une caisse de livres religieux menacés par les communistes aux pouvoirs.
Ce Russe va persuader le rabbin et un ancien soldat tsariste de le suivre jusqu'en Éthiopie, où parait-il, il y a des juifs noirs...
Ce film d'animation est l'adaptation de la Bande dessinée éponyme de Joann Sfar. Ce dernier n'est pas à son premier essai au cinéma puisqu'il a également réalisé "Gainsbourg, vie héroïque" où, comme dans "le chat du rabbin", le judaïsme tenait une part importante dans le récit.
Cette fois, le contexte se passe dans les années 20, dans une Algérie encore sous domination frabçaise et la colonisation de la Palestine pour en faire un État juif en est encore à ses balbutiements.
Le point de vu du film est intéressant puisque qu'il questionne judicieusement la religion et dénonce diverses formes d'intolérances sans devenir un pamphlet anticlérical. La colonisation n'est pas oubliée notament avec l'apparition d'un reporter Belge hautain, sur de sa supériorité, ayant les traits de Tintin et doublé par François Damien !
Du côté de la technique, c'est de la 2D en perspective, avec un univers haut en couleur trituré qui colle assez bien à l'histoire parfois farfelu.
Ce film d'animation, ayant reçu le César du Meilleur film d'animation, aborde donc des sujets importants, souvents tabous, avec intelligence et humour. Ça fait plaisir à voir.