Les rares fois où Dieu a émis l’idée de dormir à la fraîche (et c’est vraiment le cas de le dire), je pouffe. Et surtout je me souviens de mon incomparable séjour en mobil-home.
Je sortais donc à l’époque avec Jeanne d’Arc. Je vous expliquerai un jour le pourquoi de ce sympathique patronyme mais il n’a rien à voir avec une quelconque fibre patriotique. Ça c’était John R.
Son père avait gentiment proposé de nous prêter son mobil-home, à côté de qui Versailles faisait, paraît-il, pâle figure.
Le père vient donc nous chercher, lesté de 2 packs de bière (pour sa seule consommation personnelle), Jeanne d’Arc, une copine (noire, c’est important pour la suite) et moi-même.
Le dit mobil-home n’était pas mobile, malgré son nom. Il était implanté depuis 20 ans dans un camping dans l’Isère. Vous voyez l’Isère ? Non ? C’est normal ; y’a rien.
On arrive donc après quelques heures passées à rouler à ce que le père boive et élimine ses litres de bière.
Et là. LE MOBIL HOME. J’aurais déjà du me douter de quelque chose quand j’avais vu le logement des parents. Bornons nous pour l’instant à ce simple détail : “bar qui s’allume et fait de la musique quand il s’ouvre – et dieu sait s’il s‘ouvrait souvent – avec une tapisserie de biche au fin de bois qui s’abreuve au dessus”.
Et donc, imaginez du mobilier Louis XXII. Pour décrire, je dirais un lit en pin blanc et rose sur lequel on a rajouté des moulures dorées. Voilages blancs avec des fils d’or dedans. Doubles rideaux rose bonbon. Et la biche au dessus du lit (une promo ?).
On passera sur les triples moulures au plafond, la rosace (dans un mobil-home ?), les lampes avec des franges.
En revanche, il n’avait pas jugé utile de faire un raccordement à l’eau car, je cite, “on est pas des bourgeois”. Je sais que je suis particulièrement snob mais la bourgeoise que je suis, estimait qu’il aurait pu se permettre d’avoir l’eau courante. D’autant qu’il aurait pu mettre de jolis robinets en faux or.
Et donc il y avait plein d’activités. Boire du pastis. Faire la vaisselle. Jouer à la pétanque. Faire tourner les serviettes. La piscine à mon avis mieux valait oublier sauf si on avait envie
1. De se faire assommer par des millions de ballons
2. De nager dans un bain d’urine
3. De se faire draguer par un sémillant jeune homme de 55 ans.
Un jour, qu’on déambulait comme des âmes en peine, ma copine et moi, pendant que Jeanne d’arc se saoulait au pastis 25 ans d’âge détendait , voilà qu’on est abordé par le propriétaire du camping et ses potes.
- “Fait beau hein ?”
- “Oui en effet” (quand il fait 35 degrés, qu’il n’a pas plu depuis 1 mois, on peut en effet considérer qu’il fait beau)
- “Vous savez pas quoi, des gens sont arrivés et nous ont dit qu’il avait du faire TRES beau pour que les gens bronzent autant”.
Et là il regarde ma copine. Qui est noire je vous le rappelle. Mais c’est vrai qu’elle est devenue verdâtre d’un coup. Moi j’ai rien contre Philippe Bouvard hein. Et une ptite blague beauf, ça détend toujours y’a pas a dire. Mais peut être que là ça faisait trop.
On est donc gentiment allé finir la vaisselle, en attrapant des germes.