Merah : A qui profite le crime? Réponse à la tête du client

L'Express se demande sans rire : Trêve de la campagne: qui en a profité ? Toujours sans rire, il tire des conclusions basées sur "l'avis des spécialistes". L'analyse est subtile, nuancée et impartiale. Du coup, le résultat est facile à deviner...
Voici "L'avis des spécialistes" selon L'Express. Quels spécialistes? Ben, quoi, vous voulez les noms aussi ? Ce sont des spécialistes, on vous dit, épicétou. Circulez, y'a rien à voir. On en déduit que ces spécialistes anonymes sont les mêmes qui opinent dans les magazines féminins dans les articles "Nouvelles crèmes pour bien sortir de l'hiver". Là-aussi, on lit à la fin : "l'avis des spécialistes".
Comme dans ces articles crémeux, les "avis" des experts de L'Express sont onctueux à souhait, pour ne pas ébouriffer les annonceurs. Ils ne descendent aucun produit ouvertement. Tout est dans la nuance. Extrait sur Nicolas Sarkozy :

Nicolas Sarkozy
Ce qu'il a fait: Le président-candidat s'est mué en président tout court. Nicolas Sarkozy a annulé l'ensemble de ses rendez-vous, meetings et interventions médiatiques pour se consacrer exclusivement au drame de Toulouse. Claude Guéant à demeure dans la ville rose, minute de silence dans les écoles, réception des représentants religieux, multiples hommages et allocutions, le chef de l'Etat était sur tous les fronts.
L'avis des spécialistes: Le président sortant a rempli son rôle, accueillant les événements avec gravité et solennité. L'image du président protecteur, privilégiée dans un premier temps pour faire campagne, pourrait de nouveau s'imposer au détriment du chef d'Etat "clivant".

Il n'est pas orienté du tout cet avis, non, non non ! Pas du tout l'occasion d'en faire une petite tartine toute fraîche sur le président "protecteur" qui s'en sort grandi, suggèrent les "experts". Ah ça oui, une initiative très responsable, noble et sans arrière pensée, la "minute de silence" dans les écoles, pour effrayer les mômes afin d'orienter le vote des parents (qu'importe si des gamins terrorisés par l'histoire ont cru que le "tueur" rôdait en scooter dans la rue devant l'école, cf. témoignages de parents sur les ondes...).
Pas du tout "clivant", le président. Pendant qu'il promenait partout son masque grave de circonstance, qu'il sait si bien prendre pendant qu'il tripote ses SMS dans sa poche, sa basse-cour se chargeait de la basse besogne. Que dire des débordements de la femme Debord, sous-fifre du copain Copé, qui n'hésite pas, en pleine "trève" et "temps de deuil"(dixit son maître de Meaux), de déclarer avec une vulgarité qui l'honore :

«Ce n'est certainement pas avec leur politique de proximité que le tueur présumé de Toulouse et Montauban aurait été localisé».

Qu'il aurait éte localisé... si tard ?, a-t-on envie de demander.
Car enfin, et ce n'est pas Juppé qui dira le contraire, on se pose quand même quelques questions sur la "protection" fournie par ce président à la nation. C'est sous sa responsabilité politique que les autorités ont tardé à cerner un homme fiché depuis longtemps et pratiquement identifié dès son premier crime. Et qu'elles ont mis 30 heures avant de donner l'assaut, face à un homme seul qui était à leur merci, pile-poil avant les journaux télévisés de la mi-journée.
Parfaite fenêtre de tir pour l'intervention "solenelle" du Protecteur de la Nation.
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