Les services de paiement P2P (de "pair à pair") deviennent rapidement à la mode dans de nombreuses banques à travers le monde. La plupart de ceux qui existent aujourd'hui sont bâtis sur le même modèle, désormais classique : l'envoi d'argent par virement à un bénéficiaire identifié par son adresse mail ou son numéro de mobile. Et leur lancement est souvent un saut dans l'inconnu, dont il est difficile de prédire le succès...
Pour Umpqua Bank, l'approche est un peu différente : c'est d'abord une maquette qui est mise en place, pour demander leur avis aux internautes, et quelques idées originales sont astucieusement introduites dans cette expérience sans risque. L'invitation a été lancée à tous (pas uniquement clients) mercredi, sur les médias sociaux (Twitter et Facebook) : "venez tester notre service de paiement P2P (sans argent impliqué) et donnez-nous votre avis". Pour ajouter à la motivation, un tirage au sort donnera l'occasion à quelques participants de remporter un cadeau.
La page de simulation demande la saisie des informations habituelles pour un paiement : nom, prénom et adresse de messagerie du destinataire, montant à transférer, compte à débiter et message d'accompagnement optionnel. Mais il est aussi possible d'enrichir le mail de notification d'un thème graphique et, plus étonnant, d'ajouter à l'envoi une carte cadeau Amazon.
L'enquête qui est soumise à l'utilisateur après son test permet aussi de mieux comprendre les orientations que souhaite prendre la banque avec ce futur service. Ainsi, la sélection d'un thème graphique pour les notifications est présentée comme une option payante, qui pourrait donc représenter une part du modèle économique envisagé. D'autant plus que les internautes sont interrogés sur le prix qu'ils accepteraient de payer pour ce petit plus, en parallèle d'une question portant sur le coût du transfert d'argent lui-même.
Dans la même logique, la carte cadeau Amazon incluse dans l'envoi pourrait être déclinée, selon l'appétence des utilisateurs, dans d'autres directions. Sont cités, par exemple, des crédits iTunes, des points pour des jeux virtuels... (il est surprenant de ne pas voir les crédits Facebook dans la liste proposée).
Malgré toutes les initiatives déjà en cours, il reste difficile de savoir quel public peuvent rencontrer les services de paiement P2P et, encore plus, d'estimer les revenus qu'ils pourraient générer. Plutôt que de se lancer à l'aveuglette, Umpqua fait donc le choix de prendre son temps et de consulter ses utilisateurs potentiels sur leur intérêt, tout en profitant de l'occasion pour essayer d'imaginer d'autres possibilités, aussi bien en termes d'offre aux clients que de modèles économiques...