mélenchon les genres

Publié le 24 mars 2012 par Pjjp44

Chères lectrices et teurs comme dans vélo moteurs, écouteurs, auditeurs...Et à la bonne heure qui (info service) avance ce dimanche
d'une plombe comme l'avant-garde du gros létariat
qui se respecte qu'il  dirait un beau  nimenteurplus tout jeune sur les planches mais, camarades, Mélenchon les genres;n'est-il pas?Notre comité de lecture après avoir scruté et scru-taté même et cela  quatre foisune fois pour voirune fois pour savoirune fois pour y croireet une fois pour y boire
à l'heure de  l'abbey roada décidé à l'unanimité moins les absentsde vous proposer en ce Benjamin printanieret devant l'enthousiasme confidentiel de vous autres de remettre le couvertaux Nouvellesque nous dady ron rontoute séance de Nantes à l'homme qui hurlait à l'oreille du généralavec doncet sur la tribune, deux gaules comme érection matinale
morale: "Jean-Luc et Marine sont sur un même bateaules deux tombent à l'eauqu'est-ce qui reste?
Et bien(g) du vent forcémentcon rien que du vent
à la surface de l'eau. (tout comme ici d'ailleurs -conscience sans classe)
C'est un peu fort des Halles non?
Napoléon
"De ma période napoléonienne- assez brève, je dois le dire-, il ne me reste que la victoire de Waterloo. Ma plus belle bataille. Je les ai bien bernés, ces débiles de Prussiens. ils croyaient m'envoyer à Sainte-Hélène, un îlot hostile, pour m'y empoisonner à l'arsenic, mais c'est moi qui ai eu leur peau, leur peau de vache, pour la transformer en descente de lit! J'ai appris, durant ma période napoléonienne, que poussé à bout je pouvais tout à fait me transformer en despote sanguinaire. Le chimpanzé des origines reprenait le dessus si on lui mettait un bicorne sur la tête...
Puisque le maréchal Grouchy ne venait pas et que la plaine de Waterloo commençait sérieusement à ressembler à mon futur lit de mort, j'ai tenté le tout pour le tout et suis parti moi-même à l'attaque, comme au bon vieux temps du pont d'Arcole, à la tête de mes derniers grognards. L'ennemi stupéfait fut découpé en rondelles et après la victoire je me réinstallai pour de bon sur le trône. Ma fin de règne se disngua par sa modestie. J'avais beaucoup paradé dans ma vie de souverain-ah! ce moment où j'avais arraché la couronne des mains du pape pour m'en coiffer moi-même!- et je ne souhaitais plus, désormais, que le bonheur du peuple. Ma période napoléonienne fut remplacée par ma période "bonheur du peuple". Napo. n'y survécut pas. Toute une clique de nouveaux amis, plus révolutionnaires les uns que les autres, se chargèrent de lui couper le cou. un poster de Che Guevara orna le battant intérieur de la porte de ma chambre, là où auparavant les Beatles traversaient le passage piéton d'Abbey Road. Je voyais le Che en m'endormant. Je voyais le Che en me levant. Je voyais le Che partout. Il m'aidait dans mes prises de décision, il me guidait. il ne me lâchait pas la grappe, à vrai dire, et je m'engueulais avec des tas de gens à cause de lui. des tas de gens ne comprenaient pas que le capitalisme gangrénait le monde, et que les Amerloques se foutaient de nous. Che m'avait ouvert les yeux, et résultat je découvris que les ennemis du peuple pullulaient autour de moi. il y avait un avant et un après poster du Che. Au temps des Beatles, j'avais moins de contre-révolutionnaires dans mon entourage. Désormais le guide de la révolution cubaine me permettait d'accéder à la conscience politique. Tout est politique. Oui, Isabelle, tout. Isabelle ne comprenait rien à la politique, malgré mes explications. A mon avis, elle était de droite, bien qu'elle se dît de gauche. Une petite-bourgeoise, en vérité, incapable de comprendre que tout est politique. La langue d'Isabelle était politique. Un jour, alors que je tentais l'impossible en glissant la main dans l'échancrure de son corsage, Isabelle arrêta de m'embrasser et me donna une petite tape, signifiant par là qu'il ne fallait pas pousser plus loin la politique. Il y eut un froid, rompu par Isabelle qui observa le visage du Che et demanda: "C'est pas un mec de Led Zeppelin?" Quelle conne. Quelle ennemie du peuple. Vous ne pouviez pas compter sur elle pour faire la révolution, y compris sexuelle. A part mes parents, prototypes de la bourgeoisie réactionnaire, je n'avais jamais rencontré plus ennemie du peuple qu'Isabelle. En fait, elle était tout bonnement facho. Il y avait des fachos partout, à l'époque, et c'est triste à dire mais la fille de mes rêves en était une. Un jour, dans les toilettes du collège fraîchement repeintes, j'écrivis sur le mur:
"A BAS LES FACHOS A BAS LES CONS A BAS LES PROFS!" Bien envoyé, non?
Je pouvais être fier de mon exploit, car mon graffiti, à n'en pas douter le tout premier d'une longue série, inaugurait les nouvelles toilettes du collège. Le soir, couché dans mon lit juste en face du Che, je fis un cauchemar. Dans les toilettes du collège, à la hâte, de peur qu'on ne me surprenne, j'inscrivais "JE NIQUE ISABELLE" au-dessus des pissotières et quelqu'un m'observait.
Je sentais son regard dans mon dos, et ce regard me faisait rougir de honte. J'ai toujours pensé qu'un être humain peut commencer à se faire sérieusement du souci le jour où il se surprend à écrire quelque chose sur le mur des chiottes; ça et envoyer une lettre anonyme, c'est le début de la fin, l'entrée par la petite porte dans une région de l'humanité où il ne fait pas bon vivre. Les Beatles revinrent occuper leur place usurpée, et Che Guevara regagna la guérilla bolivienne, la jungle où il ne me rencontrerait jamais, vu ma phobie des mygales et mon allergie aux piqûres de moustique."
-Napoléon- une nouvelle de Milan Dargent extraite de" Le club des Caméléons"-éditions Le Dilettante-

illustrations- source: Toile