Magazine Politique
Dans le film Les Choristes, le proviseur n'arrête pas de répéter "action / réaction". C'est un peu comme ça que fonctionne l'encore Président, à chaque fois qu'un évènement secoue la Nation, hop, une idée de loi particulière ! On a beau lui dire à chaque fois que ces "lois d'émotion" ne valent pas tripette, il persiste. Sans doute que l'annonce compte plus que sa mise en œuvre, surtout en période électorale.
Après la séquence terroriste toulousaine, il nous sort du chapeau une idée de loi qui punit ceux qui consultent de manière régulière des sites qui font l'apologie de la haine et de la violence ainsi que ceux "se rendant à l'étranger pour y suivre des travaux d'endoctrinement à des idéologies conduisant au terrorisme". Cela flatte peut-être le "bon sens" de ceux qui ne réfléchissent pas mais ça sent surtout le pschiiiit des propositions foireuses. A lire ici ou là ceux qui s'étonnent que Mohamed Merah n'ait pas été arrêté avant de passer à l'acte, le Président n'a fait aucune proposition de délit de pensée. C'est que, comme l'ont fait remarquer d'aucuns, Minority Report n'est qu'un film de fiction...
En dehors du fait de savoir si l'arsenal législatif n'est pas déjà suffisant pour poursuivre les buts affichés, les difficultés techniques et constitutionnelles à une surveillance des communications électroniques des citoyens rendent le projet mort-né dans le premier cas. Aujourd'hui le second cercle présidentiel essaye de faire un rétropédalage explicatif laborieux de la profonde pensée législative présidentielle, comme Laure de la Raudière députée chargée du numérique à l'UMP qui essaye de nous faire croire qu'il ne s'agit que de vérifier les contenus d'ordinateurs de suspects sur requête du juge. Ce n'est pas ce qui existe déjà ?
Dans un premier temps on nous annonçait que tout ça allait être voté à toute berzingue, on allait consulter les groupes parlementaires pour rappeler les parlementaires en session, en savourant d'avance l'embarras de l'opposition devant un piège aussi grossier. Et puis non. Sarkozy a finalement annoncé que ce serait pour après l'élection, ajoutant à ce revirement de calendrier un motif qui vaut son pesant de gros sabots : il ne faut qu'il y ait "le moindre soupçon d'arrière-pensées".
En plus il nous prend pour des buses.