Pour couper court au binge-drinking trop en vogue au Royaume-Uni, et au nouveau phénomène du « pre-loading »*, le gouvernement britannique vient de dévoiler sa nouvelle stratégie de lutte contre l'alcool et les problèmes de santé liés à sa surconsommation. Une stratégie, qui comme en France, repose sur une nouvelle tarification et un prix seuil minimum de 40 pences ou 0,5 euros par unité. Le National Health Service (NHS) britannique en résume les principales dispositions.
![ALCOOL au Royaume-Uni: Vers un prix plancher contre le binge drinking et le pre-loading – NHS ALCOOL au Royaume-Uni: Vers un prix plancher contre le binge drinking et le pre-loading – NHS](http://media.paperblog.fr/i/541/5414798/alcool-royaume-uni-vers-prix-plancher-binge-d-L-fdL1bg.jpeg)
Le prix de la plupart des boissons ne serait pas concerné par ce seuil de 40p, bien que de nombreux alcool de marque pourraient voir des hausses de prix importantes : A l'heure actuelle quelques bières blondes qui contiennent 4,5 unités par boîte, mais se vendent pour moins d'une livre, ce qui équivaut à moins de 20p par unité. Certains cidres pourraient également doubler de prix. La stratégie vise les offres proposant de l'alcool pas cher en « gros », ainsi que d'une «tolérance zéro» pour les cas d'ivresse qui arrivent aux services d'urgence et une nouvelle législation pour la publicité pour la vente dans les clubs. S'il s'agit encore d'un projet de Loi, le gouvernement envisage une application de ces dispositions dès 2015.
La principale disposition, soit un tarif plancher par unité d'alcool va toucher principalement les marques à prix réduit, les mix alcoolisés et en substance l'essentiel des alcools achetés par ceux qui pratiquent le binge drinking soit quasiment la moitié de l'alcool acheté et associé, dit le gouvernement, à la consommation de ceux qui commettent la majorité des crimes liés à l'ivresse ou à l'alcoolisme. 20% des ventes d'alcool en grandes surfaces seraient globalement concernés. Ce prix minimum a comme en France le double objectif de réduire l'abus d'alcool et de participer à renflouer les caisses de l'état.
Le binge drinking est la cible principale de cette nouvelle stratégie : Véritable fléau en Grande-Bretagne, 20% des hommes britanniques le pratiqueraient au moins un jour dans la semaine, tout comme 13% des femmes. Cette consommation effrénée est particulièrement prévalente chez les 25-44 ans pour les hommes et les 16-24 ans pour les femmes.
*Après le binge drinking, le « pre-loading » ou pré-chargement, qui consiste à consommer de l'alcool pas cher, avant une soirée pour économiser de l'argent. On arrive ainsi en état d'urgence dans un Club, voire directement….aux urgences. Près des deux tiers des personnes arrêtées dans une ville en Angleterre ont avoué, dans une étude récente, avoir "pré-chargé" avant une soirée. Une autre étude aurait montré que les personnes pré-chargées avaient un risque multiplié par 2,5 d'être impliquées dans des incidents avec violence. Accidents de la circulation, comportements sexuels à risque et urgences médicales graves, au-delà, un comportement qui peut augmenter le risque de problèmes de santé à long terme, en particulier de maladies cardiovasculaires avec un risque double d'événements coronariens majeurs comme l'infarctus, de plusieurs cancers et de lésions au foie.
L'impact social de l'alcool inquiète : Le rapport publié dans The Lancet en 2010, cité par le NHS, classait l'alcool comme la substance comme la plus dommageable pour les autres. Les admissions à l'hôpital ont augmenté à des niveaux record en 2009-2010 et en février 2011, le Lancet, toujours, estimait à 250.000 le nombre de décès supplémentaires liés à l'alcool dans les 20 prochaines années en cas d'absence de mesures de lutte supplémentaires.
Sources: NHS « Ban on cheap booze 'to cut binge drinking” et UK Home Office March 23 2012: Ambitious new alcohol strategy launched (Visuels NHS)
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