METAL - A force de botter les fesses des chroniqueurs, les articles finissent pas arriver... parfois avec du retard, certes. Quel fainéant ce Manu... Mais vu l'engouement de notre spécialiste « Metal » pour le dernier album de Lofofora, nous ne pouvions passer à côté de la publication de cette chronique.
Lofofora assène sa musique avec conviction et beaucoup d’énergie, et c’est à l’écoute d’ "Utopiste" que le décor est planté : sombre, glauque et rageur. Notre époque est bien malheureuse et cela Reuno l’a bien compris. La batterie claque fort, la basse emmène tout sur son passage et les guitares tranchent dans le giron du hardcore plutôt heavy.
L’album est très bien produit, appuyé par un mix qui fait la part belle à la puissance du groupe, sans surgonfler l’ensemble. Le texte est là, et le mix rend hommage à cette recette voix/mélodies. Les relents punk se font sentir dans « le fond et la forme » (elle était facile celle-là !) et considérant que le propos est essentiel à la musique, le groupe décide de mettre Reuno en avant, tout en proposant une batterie qui bastonne. Les grattes de Daniel sont surexcitées fournissant à cet ensemble un côté très violent.
Les textes sont un vrai plaisir et c’est avec "Le visiteur" que Lofo assène à mon avis sa meilleur compos de l’album. Reuno propose l’histoire glauque d’un homme pénétrant dans la maison du quidam, la suite, on vous laisse la découvrir, mais ce que l’on peut dire c’est que le groupe semble habité par quelque chose de très vindicatif en cette époque de parano, d’élections, de racisme anti-tout ce qui bouge..
Bref, triste époque où l’on peut se faire dessouder pour un regard mal placé, un geste, une parole. Comme dit Reuno : « un coup de fusil ! » Et si c’était cela la solution ? Une décharge de chevotrine dans la tête des cons, histoire de remettre les pendules à l’heure ?! Un programme qui a sa cohérence, dans un monde de « Monstre Ordinaire »
Vous l’aurez compris, on se trouve face à un disque qui exploite ce qu’il y a de plus noir dans cette société rongée par une violence sourde, qui, en fin de compte, pointe du doigt, les monstres ordinaires que nous sommes. Dérangeant, croyez-le bien.