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Comment se protéger de l'actualité (1ère partie) ?

Publié le 23 mars 2012 par Laurence Roux-Fouillet

ecransBeaucoup de mes clients ou élèves relatent de plus en plus de difficultés à être confrontés à l'actualité - et les faits divers et événements des derniers jours constituent sans doute un sommet du genre.
Chaque soir devant notre écran, à la radio dans notre voiture, dans le journal gratuit que nous parcourons avant d'aller travailler, nous sommes assaillis par des événements-chocs, des annonces terribles, des prédictions de plus en plus pessimistes, des images terrifiantes ou révoltantes...
Nous vivons au milieu d'un flux d'infos, dont certaines dépassent les autres dans l'urgence, la stupéfaction ou l'horreur. Certains peuvent se trouver submergés par les sentiments que font naître ces informations que nous ne gérons pas.

Envisageons d'abord les événements émouvants (1ère partie) et nous aborderons d'ici quelques jours les prévisions alarmistes (2ème partie).

Les événements émouvants sont ceux qui heurtent notre sensibilité et déclenchent des émotions, principalement la tristesse et la peur et leurs déclinaisons : anxiété, angoisse, chagrin, sentiment de révolte et d'impuissance... Parfois aussi nous nous sentons coupables d'être en bonne santé, heureux, alors que tant d'autres sont dans la peine.
Scènes de violence en Syrie, images d'un car éclaté, corps d'enfants blessés, tués... Les médias ne nous épargnent à présent aucune image, aucun détail, estimant avec complaisance que la précision de l'information prime sur notre sensiblerie.
Peut-on refermer le journal, éteindre l'appareil sans en garder des traces ? Et comment les gérer ?
- d'abord en réalisant que ce qui s'est passé ne nous implique pas directement. Nous en sommes témoins, alors que nous n'avons assisté à rien. Cette proximité de l'image créée une proximité émotionnelle. Nous voilà "embarqués dans l'événement". Nous faisons souvent aussi des projections : et si ces enfants étaient les nôtres ? Et si ces troubles avaient lieu dans notre pays ? Et si la mort nous attendait, là, au détour d'une route ? Il peut être bon de réaliser qu'il s'agit de projections, et que la peur qui s'ensuit est une création de notre esprit, prompt à anticiper le pire. 
Cette réflexion autour de l'événement permet de remettre une distance salutaire, une sorte de "cordon sanitaire émotionnel".
- ensuite en envisageant si nous pouvons agir sur ce qui s'est passé. Je peux me sentir concerné par la famine dans la corne de l'Afrique en soutenant l'action d'une ONG. Je peux exprimer ma révolte contre les agissements d'un dictateur en signant une pétition, en participant à une manifestation... Et il faut bien reconnaître que ce sont les seuls (maigres) moyens qui sont à ma portée. Ils ne feront pas disparaître (en tout cas pas tout de suite) les visages des martyrs qu'on nous montre à l'écran, mais je pourrai sentir que j'y ai contribué à ma manière. Cela me permet aussi de me sentir humain, citoyen, solidaire de ce qui arrive au monde, même si je n'ai pas à moi seul le pouvoir de le changer.
- enfin, en ne me laissant pas "piéger" par le flux de l'information. Je peux sélectionner mes sources (la radio sera toujours moins éprouvante que la télévision), privilégier les commentaires ou analyses à l'énumération des détails, couper la source d'information quand on en sait déjà suffisamment... Sans oublier de protéger aussi les enfants et les adolescents, qui ont encore plus de mal à faire la distinction entre le contenu des actualités et leur réalité.


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