François Hollande place le second tour sur une logique gauche contre droite
Publié le 12 mars 2008 par Exprimeo
François Hollande positionne le second tour des élections municipales dans la logique d'un affrontement droite contre gauche.
François Hollande revient aux fondamentaux de l'ancrage à gauche dans chacun de ses discours locaux.
Il s'agit pour lui de modeler la société pour qu'elle soit plus juste, rendant l'homme plus libre et plus heureux.
La force et l'originalité de l'engagement à gauche résident dans cette finalité là où les tenants du libéralisme acceptent si facilement que des groupes puissent régner sur la société, dominer pour dominer.
Pour un élu de gauche, le rapport à la société s'inscrit dans une logique qui doit être mise au service de l'être humain, pour sa dignité, pour son respect.
La logique initiale du libéralisme c'est une philosophie selon laquelle la liberté rend les hommes plus responsables d'eux-mêmes. L'actuelle mondialisation économique, qui est une indiscutable victoire du libéralisme, à l'opposé de cette logique initiale de liberté comme point de passage vers la responsabilité individuelle, dépossède les individus de leur propre sort. Une liberté collective devient la liberté de quelques uns à démunir les autres de toute emprise réelle sur leur sort personnel comme sur celui de la société.
Dans ce contexte, la gauche se présente comme une alternative face à une société de compétition qui exclut et qui écrase les plus faibles.
Plus que jamais, le grand dossier des prochaines décennies sera le partage des richesses entre les territoires, entre les Nations, entre les groupes sociaux.
Dans ce contexte, il s'agit de défendre le rôle de la puissance publique comme régulatrice et outil des volontés démocratiques.
Ce discours est en train de retrouver un ancrage historique car la gauche est éloignée des responsabilités du pouvoir national et que le style présidentiel déçoit l'électorat populaire qui s'est d'ailleurs beaucoup abstenu le 9 mars.
C'est un retour aux fondamentaux à l'opposé du discours de Ségolène Royal.
En moins de 12 mois depuis la présidentielle, la base conceptuelle connaît une évolution considérable désormais moins favorable aux référents classiques de la droite. Là est probablement l'éventuel tournant du septennat.