(Re)naissance

Publié le 23 mars 2012 par Etsinonrien
C'est incroyable comme on a pu l'attendre ce bébé. Par procuration. Parce que les copains avaient du mal à procréer, parce qu'ils en parlaient autour d'eux, ils avaient besoin  d'évoquer cette envie qui leur brûlait les entrailles mais que la nature ne voulait pas satisfaire. Peut-être aussi pour ne pas céder à la jalousie, à l'envie, pourquoi eux et pourquoi pas nous, mais sans jamais perdre leur bonne humeur, leur joie de vivre, leur optimisme.
On a vu les mois défiler, puis les années, sans rien voir venir. On était loin, on ne se voyait pas souvent, mais on y pensait beaucoup. Un jour ils se sont résignés, ça n'allait jamais marcher. Alors ils ont lancé les démarches pour l'adoption, parce qu'ils avaient un paquet d'amour à partager et qu'ils n'arriveraient pas à le garder pour eux deux.
Et puis, dans un sursaut inexpliqué (peut-être un énorme flux de bonnes ondes qui était resté coincé en haut d'une montagne), la mécanique du corps s'est remise en route et un petit être est venu se nicher dans le ventre de la future maman. Je pense que dans l'immense lot de copains, il y a eu un nombre incalculable de doigts croisés, inconsciemment ou non, pour que la grossesse se déroule bien et que le bébé arrive à terme.
Deux mois après la naissance, j'ai fait connaissance avec cette petite merveille. Une toute petite chose, toute légère, toute baveuse et braillarde. Je l'ai prise dans mes bras et l'ai serrée contre mon coeur. Elle s'est endormie une vingtaine de minutes, son nez dans mon cou. Elle sentait le lait caillé et le pain au chocolat, elle s'était abandonnée dans mes bras, sans même me connaitre, en toute confiance. 
Me donnant envie de revenir en arrière et de réparer les erreurs que j'ai pu commettre avec mes enfants. Effacer les moments d'impatience, les pétages de plombs face à des pleurs que je ne comprenais pas. Retrouver les échanges de regards entre une mère et son enfant, ce lien si unique que nul autre ne peut partager.   Et accepter l'idée qu'il n'y aura pas de troisième fois pour moi.