Comme vous le savez mon exposition la Grande Sarkolade, contre Sarkozy et l’activisme artistique sur le web qui en résulte n’auraient jamais pu être programmés dans les institutions culturelles, dans les musées d’art contemporain, dans les centres d’art contemporain ou dans les Frac. Pas plus d’ailleurs que mes images numériques sur ma guillotine rose contre les expositions d'art contemporain au château de Versailles, contre ces conflits d’intérêts évidents dans ce genre d’exposition, et contre ce wall street art ou contre l’univers de la prédation financière dans l'art contemporain. Je ne suis pas complètement fermé à des expositions en soi dans ce château symbole de la royauté mais dans un esprit critique, ludique, mais certainement pas avec des expositions qui vouent un culte sans nom pour la culture néo libérale ou ultra libérale : une spéculation sur les œuvres d’art primant sur la création artistique contemporaine.
Ces expositions nous éclairent sur cette prééminence des enjeux du marché de l’art contemporain sur la créativité des artistes créateurs auteurs et la création
artistique. Des enjeux qui favorisent une toute petite minorité d’artistes contemporains avec leurs marchands et leurs lots de collectionneurs au mépris des nouvelles émergences artistiques. On
nous a rabâchés pendant des années que le marché international était garant du renouvellement artistique, c’est totalement faux ! Les quelques artistes en haut de cette sphère mondiale et
commerciale de ce marché véreux de l’art contemporain sont toujours les mêmes. Les places sur lesquelles se jouent les enjeux marchands accompagnés de biennales ou de grandes expositions sont
toujours sur des places financières en vogue, marquées par une frénésie spéculative : financière, industrielle ou immobilière.
Comment cette globalisation néo libérale culturelle, appelé mondialisation à tord, opère-t-elle internationalement dans la sphère de l’art contemporain ? Les
conservateurs des institutions publiques ou privées et les commissaires d’exposition jouent un rôle fondamental dans son développement. Ils sont des filtres politiques et culturels, des polices
culturelles comme le furent les commissaires au peuple pour la culture sous Staline, cette autorité de surveillance culturelle et artistique en Chine, ce bureau de la censure sous l’occupation
allemande avec le gruppe schrifttum à la direction de la PropagandaAbteilung… Le peintre Jean Dubuffet dénonçait le rôle du ministère de la culture (ministère des affaires culturelles) en France
dirigé par André Malraux : Jean Dubuffet disait que ce ministère était : "une police de la culture, avec ses préfets et
ses commissaires". Les conservateurs des musées d’art contemporain et les commissaires d’exposition, les responsables des Drac ou des Frac, du Cnap sont en France ces fameux préfets et
commissaires de cette police culturelle française, une honte pour la culture en France. Le trio conservateur, commissaire d’exposition et collectionneur représentent l’axe majeur de la
globalisation mondiale de ce néolibéraisme culturel. Les marchands d’art contemporain ne sont que les succursales
commerciales des enjeux de cette sphère financière spéculative.
Cette police culturelle a la main mise sur les grandes scènes muséales et le secteur des expositions. Les artistes plasticiens, artistes peintres, sculpteurs,
installateurs, performers, ont perdu le contrôle des expositions, ils ont été dépouillés de leurs obligations d’artiste sur la gestion libre et autonome de l’espace de monstration. La
médiatisation et la monstration de la création artistique contemporaine, des œuvres d’art dans l’art contemporain, dans les arts plastiques ou dans les arts visuels, deviennent un espace scénique
adapté à l’industrie culturelle. La mise en œuvre d’exposition est édictée, ordonnée puis décidée non plus par l’artiste pour son oeuvre mais par cette police culturelle et son marketing de
propagande pour piéger culturellement un public.
Nous sommes bien dans les champs d’un registre fort connu de l’art de la propagande culturelle.
Lili-oto candidat virtuel à l’élection présidentielle lutte depuis plusieurs années pour le remplacement des musées et centres d’art contemporain par des espaces de
diffusion pour la création contemporaine dirigés par les artistes eux-mêmes comme dans le théâtre, la musique, la danse…
A la lecture des programmes culturels des candidats en compétition pour cette élection et compétition électorale pour la présidentielle, vous constaterez que tous : de gauche comme à droite ou à l’extrême droite ne redonnent pas de pouvoir autonome aux artistes, artistes plasticiens et la maitrise de la monstration à ces mêmes artistes créateurs auteurs. Face à cette situation absurde, grotesque, stupide voir crétine, l’artiste lili-oto répond par un acte et un slogan d'une candidature virtuelle : votez virtuel mais pas immatériel !
La maitrise de l’espace de monstration ou d’exposition est garante, chez les artistes plasticiens, de nos libertés d’action et donc notre petit traité de liberté de création. Elle permettra de nouveau l’émergence artistique d’artistes, d’œuvres d’art et de mouvements artistiques qui ne seront pas limités en soi par les enjeux de ce marché véreux de l’art contemporain et de son service mondial de police culturelle et de propagande de l’industrie culturelle avec de cette globalisation politique du néolibéralisme ou de l’ultra libéralisme culturel.