Genre: policier, polae
année: 1970
durée: 2h20
l'histoire: Un truand marseillais, un détenu en cavale et un ancien policier mettent au point le hold-up du siècle. Le commissaire Mattei, de la brigade criminelle, leur rend une sourricière.
La critique d'Alice In Oliver:
Comment ne pas éprouver une certaine tristesse devant cet immense film policier ? J'ai nommé Le Cercle Rouge, réalisé en 1970.
En effet, ce polar est à la fois l'avant dernier film de Jean-Pierre Melville et de Bourvil. Au niveau des acteurs, Le Cercle Rouge réunit également Alain Delon, Yves Montand, Gian Maria Volonte, François Périer, Paul Crochet, Paul Amiot, Pierre Collet et André Ekyan.
A la base, Jean-Pierre Melville voulait une distribution totalement différente et tenait absolument à avoir Lino Ventura, Paul Meurisse et Jean-Paul Belmondo.
Qu'à cela ne tienne, Le Cercle Rouge réunit des acteurs de prestige. D'ailleurs, Bourvil trouve ici un rôle inhabituel puisqu'il incarne un policier, le commissaire François Mattei. Souvent caricaturé à des personnages de comique, Bourvil livre une composition étonnante, d'autant plus que l'acteur était déjà très malade à l'époque, ses jours étant désormais comptés.
Le Cercle Rouge peut se targuer d'appartenir aux grands classiques du cinéma français. Mieux encore, ce polar se fera remarquer auprès de certains réalisateurs étrangers. C'est par exemple le cas de John Woo qui voulait signer un remake en 2006, mais le projet sera abandonné. La mise en scène reste le gros point fort de ce film ambitieux, à l'ambiance pesante voire déconcertante.
Par exemple, les sept premières minutes du film ne comportent aucune scène de dialogues. Même chose pour la séquence du vol de la bijouterie qui s'étale tout de même sur une durée de 25 minutes.
Pourtant, Le Cercle Rouge se concentre sur un quatuor de personnages solitaires qui partagent de nombreuses similitudes.
Par exemple, Corey (Alain Delon) est plaqué par sa petite amie à sa sortie de prison. Jansen (Yves Montand) est un ancien alcoolique en proie à de terribles hallucinations. Jean-Pierre Melville nous fait partager son supplice lors d'une séquence morbide avec des araignées, des rats et des serpents.
Quant au commissaire Mattei, c'est un être profondément attachant, probablement aussi seul que les criminels qu'il poursuit inlassablement.
Tous ces personnages ont des motivations différentes. Jean-Pierre Melville signe un polar plus complexe qu'il n'y paraît, les divers protagonistes étant reliés à un destin funeste et à une certaine fatalité, tel un cercle rouge se refermant inéluctablement sur eux. Plus que jamais, les héros du film ressemblent à des hommes tapis dans l'ombre et poursuivis par la fatalité. Bourvil reste le personnage le plus intéressant du film et vient voler la vedette à ses partenaires. Bref, un immense polar et l'un des meilleurs films français réalisés à ce jour. C'est dire sa qualité.
En quelques mots: un film totalement indispensable !
Note: 20/20
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