Je lis tout le temps, tous les jours, de tout.
Cette particularité s'est effectivement un peu "empirée" depuis la naissance de notre enfant et mes réflexions sur la parenté, autant comme bouleversement émotionnel de la déjà très émotive que j'étais mais aussi comme ressources pour une parentalité respectueuse et encore comme voies alternatives d'éducation et d'apprentissages.
Je lis aussi des essais sur la nourriture. Oui oui des livres culinaires en tant que recueils de recettes, voire accompagnés par une certaine sociologie alimentaire. Des livres qui me créent une stabilité culinaire, une trame de mes envies. Des livres qui entr'ouvrent des portes sur d'autres manières de concevoir le repas, pour palier à des moments où la vie se ferait moins douce, une certaine orthorexie (obsession à manger sainement) quelque fois.
Mais aussi des livres explicitant ce qui se cache derrière, ce qui accompagne l'alimentation: une philosophie de vie et des émotions.
A cause de ce popotin (qui continue encore à être dans les billets les plus lus, mais dis-donc c'est une sacrée histoire cette longévité de "popularité"), je lis sur les déviances alimentaires mais aussi, et surtout, sur la philosophie de vie à prévaloir pour retrouver un sens, une alimentation qui fasse sens, une vie qui se vitalise en prenant de l'énergie...
J'en parlerais plus sur mon autre blog, un jour (comme s'il était moins propice aux réflexions poussés ce petit support-là). En tous cas, je lis sur la neurologie et l'alimentation.
Ce livre prépare la voie à la redécouverte des sensations alimentaires (faim et satiété), propose quelques astuces pour retrouver la taille de son estomac, réduire les portions par le choix des contenants (assiettes ou bento par exemple), des produits et des mesures.
Il apporte aussi cette dimension de respect de soi par quelques voies de bien-être de son corps et du reste. Il offre aussi, après cet acte de frugalité, une vision plus active de la volupté comme acte du quotidien.
Malgré ses apports, je trouve le livre assez exigeant, presque culpabilisant en fait. La contrainte de certaines astuces s'apparentent tout de même à une restriction cognitive proche d'un régime, plus spirituel c'est vrai mais tout de même.
"Okinawa, un programme global pour mieux vivre" du Dr Jean-Paul CURTAY, médecin nutrithérapeute, pourrait passer pour un livre de régime, encore un. Mais non.
D'une part, je déteste (et au combien) les régimes, qu'il soit avec des produits et des bases japonisantes comme j'aime ou avec des miraculeux "brûles-graisse ou brûles-sucre". Alors même si cette île d'Okinawa, pour sa situation géographique au Japon, pour ses centenaires et ses plats qui peuvent m'enchanter (les uns pour leurs rides, leurs vitalité, les autres pour leur exotisme et leur goût), cela n'attire qu'un temps.
D'autre part, à l'inverse de bon nombre d'autres livres sur le phénomène Okinawa, celui-ci n'est pas un recueil de recettes et d'une présentation des aliments miracles. Oui il y a aussi une présentation des produits bien spécifiques dits "plus sains" pour notre santé, oui, il y a quelques idées de menus. Mais les clefs de son programme comptent bien plus de gestes, de spiritualité et d'hygiène de vie que d'alimentaire.
Cela passe par le moment du repas, ce qu'il a dans l'assiette mais aussi la table, notre état d'esprit, les sensations alimentaires. Mais aussi par la gestion de notre stress, l'indulgence à soi, les alliés de notre bien-être et les gestes de substitution. Le développement personnel, la spiritualité, la méditation (respiration), la visualisation et les auto-massages de confort ou thérapeutiques (do-in, shiatsu) sont aussi présentés comme alliés de notre programme.
Ce livre est très important pour justement tous ces éléments soit disant extérieurs au poids mais qui marque notre état de santé, vous pouvez d'ailleurs faire votre bilan santé et "longévité" sur le site de l'auteur, il est un peu court mais si vous êtres dans mauvais, pire, voir pire... c'est intéressant de le savoir. Je reviendrais sur quelques points plus tard.
"Maigrir sans régime" de Jean-Philippe ZERMATI, nutritionniste et thérapeute comportemental, (il existe en poche) est une vraie mine de renseignements sur la restriction cognitive et ses conséquences désastreuses. Point par point tout est remis en question. Ce médecin montre pas à pas comment fonctionne le cerveau et montre aussi nos rapports avec les substitutions.
De nombreuses voies de travail sur les sensations alimentaires sont proposées. Elles permettent de découvrir la faim, la satiété, les émotions. Beaucoup de témoignages de personnes aux difficultés alimentaires ponctuent le texte et les explications scientifiques. Le nutritionniste apporte là de très nombreux exercices pour pratiquer et découvrir soi-même le bien fondé de laisser le cerveau faire: aucune restriction alimentaire mais des prises en compte des sensations, des émotions, du stress. Ce livre apporte toutes les bases nécessaires pour se reconnecter au cerveau.
"Le temps du goût" de Régine ZEKRI-HURSTEL, neurologue, et Jacques PUISAIS, docteur en sciences et œnologue, apporte lui une touche encore plus savoureuse. En expliquant la neurologie derrière l'alimentaire, les deux auteurs offrent une manière experte de découvrir les sensations et le goût avec toutes ses caractéristiques. De quoi devenir expert en perception et développer son coefficient (poly)sensoriel. Ce n'est pas anodin que ce soit un grand amateur de thé, pratiquant la dégustation avec un maître, qui m'a donné l'envie.