C'est qui les plus forts ?
Parce que ce sont eux les meilleurs pardi ! Comme dans les vieux films des années 50, les gentils gagnent à la fin. C’est aujourd’hui suffisamment rare pour sembler presque exotique. Depuis la Coupe du monde, les Gallois possèdent le jeu le plus abouti et plaisant de la (toute petite) planète rugby.
Parce que le XV de France doit se pencher sérieusement sur ses lacunes. L’équipe est depuis quelques mois vice-champion du monde. Mérite-t-elle ce titre ? Tout autant que Bernard Madoff le prix Nobel d’économie. A la fin du match contre les Gallois, certains cadres des Bleus expliquaient que deux ou trois occasions laissées en route leurs coûtaient le match. Peut-être, mais à trop l’emporter sans rien montrer,à trop gagner sur le fil, la France en oublie ses carences. A force d’avoir le cul bordé de nouilles, c’est le XV de France Panzani que l’on tient. N’allez pas imaginer qu’il s’agit ici de conduire le procès de Marc Lièvremont ; le jeu des Bleus était soporifique bien avant sa prise de fonction. Le seul reproche que je lui ferai serait de n’avoir tenté de le réveiller que le temps de son premier Tournoi des 6 nations, avec beaucoup de maladresse. En clair, depuis 2003 et la fin du système des blocs de l’ère Laporte-Brunel, on s’ennuie, on s’assoupit, on se languit du Top 14. Qui a osé dire que le parcours en Coupe du monde du XV de France était aussi ennuyeux qu’un épisode de Derrick ? La presse néo-zélandaise, avec beaucoup de morgue, à la veille de la finale. Nous avons trouvé ça déplacé, odieux, arrogant… anglais quoi. C’était évidemment mal dit, mais depuis, il suffit que la France remporte ses deux premiers matchs du Tournoi pour que l’on envisage le dernier face au Pays-de-Galles comme une finale. Quelle suffisance ! D’autant, qu’en faisant les comptes le plus objectivement du monde, la France a battu les deux nations les plus faibles du Tournoi, basta.
Parce qu’il serait temps de trouver un nouveau souffle. Loin de nous l’idée de désigner tel trois quart usé ou tel avant à côté de ses pompes, vous n’avez pas besoin de nous pour ça. En revanche, difficile de trouver que cette équipe de France tourne à plein régime. Avant le début du Tournoi des 6 nations, Philippe Saint-André a voulu faire confiance au groupe vice-champion du monde. Au nom de cette formidable aventure humaine qu’ils avaient vécue de l’autre côté du globe. Fallait-il qu’ils aient vraiment la tête à l’envers pour trouver quoi que ce soit de formidable dans ces interminables semaines ponctuées de matchs indigestes. Oui, ils se sont révoltés comme cet affreux Marc Lièvremont qui avait eu l’outrecuidance de les traiter de “sales gosses”. Dommage qu’ils n’aient pas montré la même fibre révolutionnaire en visionnant leur prestation depuis le revers argentin jusqu’au naufrage tongien en passant par le fiasco australien.
Parce qu’aujourd’hui beaucoup de fans de rugby préfèrent de loin le Top 14 au XV de France. Pire, hormis les occasionnels qui se se branchent sur le rugby pour les rencontres internationales, la quasi totalité des aficionados prennent plus de plaisir à disserter des heures sur les joutes franco-françaises que sur les sorties de nos internationaux.
Parce que le XV de France est largement capable de fournir autre chose que cette bouillie de rugby qu’il nous sert depuis… 2003. Les promesses d’un Fofana, d’un Maestri, le culot d’un Buttin, le flair d’un Yachvili, la puissance d’un Mas… il nous semble qu’il y a de quoi rêver, non ?