Nous y sommes..., nous n'y allons plus.
Stiegler parle de logique des choses. Les fans de Soral font de ce dernier un prophète. Nul besoin d'être prophète. C'était fait, acquis, entendu... on allait l'avoir notre salafiste abruti et dégénéré pour la grande déglingue. Tout conspirait en ce sens. Tout. On l'a eu : catastrophe attendue. Et en effet, si "Égalité et réconciliation" est né, c'était pour conjurer ce triste sort. Nous savions donc avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Il n'empêche - la défaite est lourde. Le coup est rude.
Je reste sur mes positions. Assez soralien dans l'analyse, mais pas du tout dans les solutions (persistera-t-il à voter Marine Le Pen ?). Non : ligne Étienne Chouard. Résumons-nous : l'élection amène à un régime oligarchique qui se perpétue par une propagande médiatique aussi gigantesque qu'insidieuse, autorisant, masquant et/ou justifiant l'accaparement capitaliste et menant une guerre acharnée à toute espèce de vie intérieure et spirituelle.
C'est vieux comme la "démocratie". Certains ont une conception verticale de la pyramide sociale : riches ou pauvres mais nationalistes. D'autres en ont une idée plutôt horizontale : sentiment de classe sociale plutôt que d'appartenance à un groupe ethnique, religieux, national, que sais-je ? Le fait est que c'est le sommet qui impose sa vision. Eux là-haut aiment le cosmopolitisme, le métissage, mais ont tout intérêt à ce que la bâse elle regarde vers le haut plutôt que vers ses camarades. En clair : c'est en montant les gens les uns contre les autres qu'ils ne mèneront pas les luttes qui leur permettraient de ne pas payer les pots cassés de "la crise".
Le discours le plus efficace en ce sens est celui du choc des civilisations. Terrifiant. L'oligarchie a besoin, à la fois, de faire venir des immigrés pour faire pression à la baisse sur les salaires ; et que ces immigrés soient détestés. C'est ainsi qu'on parlera plus de la viande halal que du Mécanisme Européen de Stabilité ; de la burqa que de la Goldman Sachs. C'est ainsi aussi qu'on pourra gentiment (au nom des droits de l'Homme) faire tomber tout plein de gouvernements très méchants et très vilains pour les remplacer par des gouvernements... très méchants et très vilains mais payés par le FMI.
Il ne faut pas que ça prenne. L'islam n'est pas l'ennemi. L'ennemi, c'est la pensée libérale capitaliste matérialiste progressiste humaniste en un mot : sataniste. Tout en découle. De là mon intérêt d'ailleurs pour Léon Bloy, Georges Bernanos ; pour Djalâl-od-dîn Rûmî, Hussein Mansour ibn Hallâj ; pour Gandhi ; pour tous les athées mystiques nietzschéens ou non. La résistance au Spectacle, c'est l'âme tranchante.
Pour cette raison, les "islamo-racailles" nous font mal. Il faudra en faire des efforts, pour trouver quelque chose de musulman à faire un "rodéo" dans une "BM" appropriée par toutes sortes de vols. Ils se disent et sont désignés musulmans. Ressuscitez Max Weber et il vous dira que vous parlez du protestantisme. De même Al Qaeda - le truc qui n'a aucun sens. Même pas besoin d'être inféodé à la CIA pour faire le jeu de l'Empire. Catastrophe ambulante. Au contraire, un bon musulman ne peut pas être un délinquant. Pas le même système de valeurs que le catholicisme, et plus loin encore de la philosophie de Zarathoustra, d'accord... Mais pas délinquant, ni assassin, ni...
En conséquence de quoi, nous n'avons que faire que nos camarades soient athées, catholiques, musulmans, juifs, animistes, bouddhistes, etc. Nous voulons faire peuple et Polis (cosmo)Polis, peuple souverain et politique - en un mot : démocratie. Soit le contraire de notre régime actuel. Le contraire. Nous n'y parviendrons pas par l'élection. Il nous faudra donc continuer le combat par d'autres moyens.
Mais, d'ici là, il s'agit quand même d'éviter, de repousser certains scenarii. Assez peu envie de vivre cinq années dans la lignée des précédentes. Il faudra donc peut-être voter aux Présidentielles, malgré tout. Contre Sarkozy, c'est entendu. Mais pour qui ? François "I am not dangerous" Hollande, ça m'est impossible pour un premier tour. Il faut plus qu'un capitaine de pédalo. Dupont-Aignan est sans doute trop insignifiant malgré un bon positionnement politique. Bayrou ne fera pas de mal à une mouche... mais la synthèse Rocard - Giscard...
Mélenchon fait bien illusion... qu'ils s'en aillent tous ! VIe République... Sus au Traité de Lisbonne... Il a le Verbe, il est aussi le plus proche de mes positions (si j'oublie la grande part d'imposture du personnage). Il suffirait que Mélenchon déclare vouloir prendre Dupont-Aignan comme premier ministre (la réciproque fut dite !), et je trahirais mon abstentionnisme tout à fait sereinement. Il ne le fera pas. Les remords m'accompagneront donc. Bon, je n'ai pas encore cédé à l'empire du moindre mal...