Les adieux à la reine

Amitiés saphiques.

Versailles, sa Reine, ses frasques... et ses servantes. Sidonie est la "liseuse" attitrée de la Reine. Dévouée, vivant comme une nonne dans sa chambre de bonne, Sidonie fantasme sur sa maîtresse. Mais la révolte gronde hors du château. Des bruits courent sur la prise de la Bastille et de l'expulsion de la noblesse. 

Filmé caméra à l'épaule, Les adieux à la reine, est une plongée au coeur d'un château tout en corridors, labyrinthique. Le château qu'on ne connaît pas : celui des domestiques de la Reine. Durant trois jours, on suit les agitations d'un Versailles post Marie-Antoinette de Sofia Coppola. Adieu macarons, soirées au trianon. Place à la peur du lendemain, du déménagement prochain. Benoît Jacquot saisit avec beaucoup de tact cette effeversence. Haletant mais pourtant coupé au moment où on finissait à s'y intéresser vraiment, Les adieux à la reine, est une fausse chronique sur les derniers jours au château d'une servante. Mais aussi d'un trio amoureux. A ma droite, la Reine (interprétée par Diane Kruger, surjouant un peu trop) et de sa présumée amante Gabrielle de Solignac (Virginie Ledoyen, brûlante de sensualité mais trop rare à l'écran). A ma gauche, Sidonie (Léa Seydoux, impeccable) et la Reine encore. Pas de sexe mais des caresses, deux scènes de nues, un chaste baiser : c'est peu.

En fait, Les adieux à la reine, c'est typiquement un film estampillé Télérama : de beaux costumes, des comédiennes-en-vogue-un-peu-indé, une fausse revue historique et hop emballé c'est pesé film du mois de mars. Bof, bien mais sans plus pas de quoi passer une patte à un canard. Je ne comprends pas ce buzz "tu-vois-voir-c'est-un-film-lesbian". Tu parles. C'est du pur fantasme. D'ailleurs, le film s'ouvre sur une image de Sidonie somnolant sur son lit et se referme sur la même Sidonie dormant dans une calèche. Alors, Les adieux à la reine, vend t'il du rêve ou est t'il un rêve ? Barrez la mauvaise mention.