Nous aimerions, faire une remarque de fond concernant l'idéologie dépassée du mérite, de l’effort et de l’égalité de la droite française.
Depuis de très nombreuses années, si ce n’est depuis toujours, la droite justifie sa politique antisociale par le fait que certains individus méritent plus que d’autres, et que de là certains doivent avoir plus que d’autres.
Nous souhaitons auparavant faire juste une petite objection préalable à ces allégations. Sachez chers citoyennes, chères citoyens, chères sœurs, chers frères que la droite se base ici sur une position qui n’est en réalité pas la sienne : l’idéal méritocratique basé sur l’égalité des chances. L’inégalité serait justifiée par une soi-disante égalité des chances. Le premier pour pouvoir être considéré comme valable du point de vue paradigmatique nécessite le second. C'est-à-dire que pour que nous puissions dire qu’il existe des individus plus méritants il faudrait qu’il y ait auparavant des individus égaux dans leurs chances, dans leur droits et dans leurs devoirs. Donc pour la droite les citoyens de France ont tous la même chance d’atteindre les mêmes fonctions qu’elles que soient leur origines (et n’allez pas me dire que cette définition est personnelle voire partisane parce qu’elle est d’Alexis de Tocqueville lui-même). Allez dire ça à nous jeunes élèves de France à qui on retire chaque jours 32 professeurs présents afin de défendre le rêve républicain, le rêve d’Egalité, le rêve de Justice. Donc déjà vous ne pouvez prétendre avoir atteint un système méritocratique, ne pouvant atteindre l’égalité des chances.
De plus, cet idéal de l’égalité des chances semble lui aussi erroné car dans le contexte de l’époque, Alexis de Tocqueville pensait que par l’instruction publique, les inégalités économiques pouvaient être secondarisées par rapport aux égalités politiques. Nous savons aujourd’hui, que les inégalités économiques ne peuvent être secondarisées car l’égalité réelle appelle aussi la justice dans le secteur économique, pour plus de précisions sur cet argument je vous renvoi à l’ouvrage de Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France. L’égalité n’est donc aujourd’hui que relative et vous vous trouvez dans l’erreur.
L'idéologie de droite bat de l’aile déjà sur ce point car elle est impossible à réaliser. Mais, cette idée comporte aussi un côté néfaste à tout esprit d’égalité, à tout esprit républicain. Puis, pour vous il s’agit d’abandonner les autres ceux qui n’ont pas « réussi » leur vie, ceux qui n’ont pas put s’acheter une montre rollex. Je peux vous dire que n’en ayant jamais possédé je ne me sens pas un raté pour autant. Pendant que les riches entrepreneurs s'auto-congratulent, nous jeunes, nous français cherchons des solutions aux impasses auxquelles vous nous menez. La société n’est pas faite que d’individus, elle est aussi faite de semblables. Qu'ils sachent une bonne fois pour toute que leur richesse est permise par le labeur, par la sueur, par le travail des salariés qui méritent tout autant. Chaque individu possède sa place dans la société grâce à la division du travail et chacun est donc tout autant important au vivre ensemble. Cette analyse n’est pas de moi encore une fois, c’est celle d’Emile Durkheim. Votre société, au contraire avec un individualisme, je dirais plutôt un égoïsme exacerbé, qui, nous mène au conflit sans fin de classes, de communautés, un conflit de citoyens, un conflit de frères et de soeurs, qui nous mène à une société du chacun pour soi, de tous contre chacun, de la guerre de chacun contre tous. Votre croyance d’un hypothétique mérite est donc ici encore erronné. Donc, l’effort pour la droite, c’est justifier les inégalités atrophiées de nos sociétés par un principe inepte et faux. L’incompétence, l’ignorance, la bêtise de votre gouvernement, l’avidité, la rapacité la domination de certains se justifient de cette. Vous n’êtes alors plus dans l’erreur mais dans la faute.
La justice redistributive pour vous, c’est enfin la fin du modèle social français avec un modèle où les plus favorisés sont considérés comme les meilleurs et les moins aisés comme des perdants. Cette conception est indigne de notre république, indigne notre humanité. Vous remettez en cause l’égalité intrinsèque à tout être humain. Tandis que vous mettez en avant certaines « réussites », le mythe du self made man qui a bâti sa fortune seul, seul au monde, vous perdez de vue les citoyens, vous vous aveuglez et vous oubliez l’autre partie de l’humanité que vous plongez dans les ténèbres de l’exploitation et de la domination. Je vais vous rappelez les enseignements d’un illustre homme politique, et mathématicien français de la Révolution qui vient de notre département : Condorcet, qui dans son Mémoire sur l’instruction publique écrivait à juste titre que l’école et par-dessus la société devait rechercher les talents absolus de chacun, des talents qui une fois cultivés permettent aux individus et à la société d’être au meilleur de son potentiel, et non dans des classements établis à l’issue d’une compétition où les concurrents ne partent pas avec les mêmes handicaps. Dans la course que vous concevez, monsieur Sarkozy, messieurs de droite, il y a des concurrents avec des jambes en bois et d’autres qui partent avec 100 mètres d’avance. Ceci, n’est pas notre conception de l’égalité, ceci n’est pas notre conception de la justice, ceci n’est pas notre conception de la République.
Est-ce de cette justice que vous souhaitez ?
Nous allons conclure sur les mots de Georges Orwell qui, à la fin de son œuvre La ferme des animaux écrit « Tous sont égaux mes certains sont plus égaux que d’autres ». Nous laissons à présent les membres du parti soi disant populaire de l’ump nous vous laissons méditer sur ces sages paroles qui illustrent la réalité de la libérale.
MJS SOISSONS