Et me voici me revoilà !
Le temps me manquant, le rythme s’est fait un peu moins soutenu. Du coup je voulais profiter de ce mix’n’post version 4 pour parler brièvement (ha ha) de quelques opés que j’ai vu passer par là.
La campagne la plus marquante de ces derniers jours (semaines) est définitivement Kony 2012.
Bon on va pas se mentir hein, c’est un énorme coup publicitaire ! En témoigne les 112 millions de vues en 6 jours…. BAM le Nyan Cat ! Alors, comme la news de Marcel l’a très bien dit, tout y est : storytelling émotionnel, leader, ambassadeurs, signature, mission…
Quand on voit ça, on a envie de le disséquer, de comprendre. Comment un documentaire de 30 minutes (woooooh, tout ce qui dépasse 1m30 est hors jeu d’habitude !!) peut-il être un tel succès ?
On pourrait en parler des heures et étudier en détaille la mécanique d’activation, il n’en reste pas moins que la mise en scène et le facteur émotionnel sont réellement maitrisés à la perfection ici.
Pour autant, j’aimerai vraiment avoir accès aux stats Youtube… Car je suis pas certain que plus de 10% des gens qui ont regardé la vidéo aient dépassé les 5 minutes…C’est une appréciation personnelle, mais j’ai vu quelques RT sur twitter à peine 2 minutes après le tweet original… Qu’importe me direz-vous, le travail est fait. Et vous avez raison.
L’unique nuance que j’apporterai est certainement plus morale. J’ai été dérangé par la manipulation émotionnelle du film. Il y a tout de même quelque chose de très troublant à schématiser et mettre en scène Kony de cette manière : jusqu’à l’utilisation même du fils du créateur de Invisible Children… et cette phrase inoubliable :
“Who is the bad guy ?”
Loin de moi l’idée de prendre la défense de Kony, mais je suis mal à l’aise avec l’idée d’instrumentaliser une cause par l’émotion. Dans une société de l’image, on voit les dérives que cela donne dans la sphère politique (on pense à la Une du FIgaro ce matin sur le drame de Toulouse)…
Invisible Children, bien que reconnu par l’ONU n’en reste pas moins une association. Ce n’est pas la justice. La justice s’exerce avec raison et non avec passion. Cela nous conduit simplement à nous interroger sur le pouvoir de la communication et les leviers que nous activons…
Bon, sans transition aucune, passons à de la débilité pure et dure avec… Axe. La marque nous avait habitué à une promesse simple : Get Axe, Get girl. Simple, direct, basique et hop, toute une génération de jeune en mal de séduction qui se battent pour un peu de charme à 3€ les 200ml.
Et bien il semble que cette ère soit révolue. Alors je ne sais pas bien s’il faut crier au génie ou à l’idiotie, mais force est de constater qu’Axe se renouvelle avec une promesse intéressante, toujours basé sur la séduction, mais qui place l’homme comme un acteur et non plus simple support du produit.
Les autres pubs chez blogopub
Fini le coté un peu geekos moche qui a toutes les filles (Get more) grâce à Axe. On prend un mec qui semble réel et on le colle dans un décors complétement préfabriqué à coups de stéréotypes. Et là, ce n’est plus attirer toutes les femmes du monde, c’est AVOIR LA FEMME. The one. Il y a un coté nettement plus pervers et vraiment moins bon enfant. Ici, l’homme Axe maitrise, manipule, sait.
Il séduit celle (au singulier dans le texte) qu’il veut. La sportive, l’intello, la clubbeuse… Qu’importe, pour lui, ce n’est qu’un jeu de role.
Ça me semble être un très bon levier stratégique pour la cible, mais clairement, on va moins s’amuser en pub. Ces copy en mode voix off sont dans la lignée des grandes campagnes aux grands préceptes. Elles attirent l’attention, mais ne sont pas fun.
À voir comment tout ça va se décliner sur le déo…
Après les massacres et la séduction, on part à nouveau sur d’autres horizons avec le projet Google Re: Brief.
Un projet qui plaira et parlera surement à tous les publicitaires tant les amoureux des anciennes pubs qui ont marqué une époque (Volvo, Coca-cola, Alka Seltzer et Avis) trouveront cette idée brillante.
Prendre les anciens créatifs de la belle époque, faire un baratin sur la grande idée et les faire bosser sur une mise à jour digitale de l’idée qui tue alors qu’ils ne pannent rien à ces nouveaux outils…
Une idée brillante qui créent une belle histoire autour d’un bon vieux sentiment nostalgique. Ainsi, Google se place habilement du coté de la créativité et de la production de contenu publicitaire… Bien joué pour Google qui, décidément, semble s’éloigner de l’image du lien sponsorisé (pourtant tellement rémunérateur…).
Entre expérience Chrome HTML5, et Google Plus, le géant américain redouble de créativité pour faire passer la pilule sociale et émotionnelle et livre ici un site bien fait et agréable à parcourir.
Si Google Plus est un bel échec, le projet Re: Brief est un beau cas de brand content, peut-être de niche, mais à l’exécution parfaite.
C’est probablement ici la plus grande force de Google : créer des projets très ciblés qui rassemblent des communautés entière autour d’une passion. Je pense notamment au Johnny Cash Project ou à The Wilderness Downtown de Arcade Fire. Re: Brief est de cette trempe et séduira les passionnés de pub.
Quoi qu’il en soit, si vous en doutiez encore, vous marketeux, cette fois vous êtes convaincu : la pub magnifique d’hier est aujourd’hui sur le digital… C’est pas moi qui le dit, c’est Google qui le dit !
Allez, pour finir, juste un mot sur cette très bonne opération du Samu Social.
http://www.cauchemardefemme.fr/
Je vais être sincère avec vous, alors qu’elle était tweetée de toutes parts, j’ai mis 2 ou 3 jours à la regarder. Lassé de manière générale des publicités moralisatrices, je dois dire que celle-ci m’a impressionné. Une belle réalisation au service d’un message simple et clair. Le tout en ayant compris une chose évidente mais si peu mise en place : mettre l’internaute en position d’acteur.
Si la mécanique virale est efficace, on peut se poser tout de même des questions sur la capacité à engager et changer les choses. Les pétitions ont leurs limites… Espérons que le centre reste ouvert !
Bonne continuation à vous tous !
Source :
Un peu partout…