Qu'à 15 ans tout juste elle entame sa période adolescente avec un bonheur qui n'est guère partagé qu'avec elle-même n'a pas émoussé une implication chorégraphique toute entière mise au profit du groupe. Je note au passage que c'est l'un des miracles de cette phase que j'avais déjà tentée de décrypter ici pour Louise. Je ne recommence pas. Simplement pour dire que l'ado montre une créativité sans borne lorsqu'il s'agit de fustiger les règles imposées par ses géniteurs, quand il adhère sans broncher aux impératifs quasi polémologiques que lui dictent ses professeurs. Enthousiaste à l'idée de se soumettre au culte de la discipline et d'infliger à son corps les pirouettes les plus improbables; totalement réfractaire à l'obligation de ne pas reproduire à table ses entrechats cadencés de la veille. Si Garance exploite, chaque jour avec un peu plus d'aisance, le concept de la contestation à géométrie variable, je découvre quant à moi la notion de sacerdoce.
Cette digression mise à part, la représentation donnée cette semaine, qui avait l'Islande pour thème, fut une franche réussite. Et la performance de ma fille un enchantement.