Kid CuDi a temporairement quitté sa lune pour venir flirter avec les nuages avec WZRD, le fameux side-project rock alternatif réalisé en compagnie de son producteur Dot Da Genius. Les deux hommes se connaissent depuis la mixtape A Kid Named Cudi qui l’a fait connaître. Dot est l’homme qui se cache derrière son premier gros tube « Day N Nite » pour tout vous dire, et WZRD est le résultat de leur symbiose sur onze titres.
Dès l’ouverture « The Arrival« , Kid CuDi et son associé nous happent dans leur univers artistique pas si éloigné des deux volets de Man on the Moon, à condition d’y être sensible naturellement. Les premiers riffs de guitares électrisent « High Off Life« , joués par Kid CuDi lui-même. Et ça envoie du lourd, et nous envoie même très loin avec sa « Dream Time Machine« , quelque part entre science-fiction et psychédélisme, en partie apporté par les Empire of the Sun qui participent sur ce titre. Scott Mescudi a toujours cette facilité de transcender sa musique en ‘lonely stoner’ qu’il est, nous emmenant avec lui dans une sorte d’état second comme sur « Brake« . Pas mal d’éléments électros futuristiques garnissent la plupart des chansons de WZRD – comme les deux que je viens de citer, et même de la dance stratosphérique comme sur la seconde moitié de « Love Hard« . Sur le single « Teleport 2 Me, Jamie« , certains reconnaitront Desire, une des révélations de la BO de Drive. Et puis ces violons arrangés par Larry Gold qui viennent de temps en temps sublimer l’ensemble… Grandiose, de la musique de stade. « Live & Learn » devrait également très bien fonctionner sur scène avec le chant un peu ‘Bluresque’ très kiffant de Scott.
Bien sûr, il ne fallait pas s’attendre à ce que Kid Cudi soit un super joueur de guitare, il lui manque encore des années d’apprentissage pour cela. Il sait juste gratter quelques notes et c’est tout. Ce n’est pas du tout un Lenny Kravitz. Mais ce n’est pas catastrophique dans la mesure où ses défauts sont effacés par la qualité irréprochable des arrangements et effets sonores en tout genre. Cudi est surtout un vecteur de pensées qui sait exprimer avec beaucoup de liberté et de spontanéité des états d’esprit et sa façon de voir les choses, tel que sur « Dr Pill » où ressort sa schizophrénie de ses précédents opus. Il s’approprie aussi facilement le « Where Did You Sleep Last Night » de Nirvana en le réinterprétant de façon très personnelle, même s’il n’y a tant de comparaisons que ça par rapport à l’original. Quoi qu’il en soit, cet opus de WZRD sort totalement de l’ordinaire et est nettement plus abouti qu’on l’aurait supposé.
Mots clés: Alternatif, chronique, Rock, WZRD