Jean-Pierre Chevènement était l'invité du Talk Orange-Le Figaro, jeudi 22 mars 2012. Il répondait aux questions de Carl Meeus
- François Hollande a lancé un appel à la responsabilité et M. Copé dans Le Figaro le stigmatise. Nicolas Sarkozy joue au Président de la République et pendant ce temps là, ses hommes de main ont la permission de courir sus. C'est inadmissible.
- Je pense aux policiers qui ont accompli une tâche difficile, dangereuse. Je rends hommage à ceux qui ont risqué leur vie, et qui peut-être la risquent puisque l'un des policiers est grièvement blessé.
- Mohamed Merah n'a pas pu être pris vivant, c'est un échec de ce point de vue. Il aurait été intéressant de savoir quelles connexions il y avait entre les différents réseaux de trafic et les réseaux djihadistes.
- Le RAID a fait ce qu'il a pu et ce qu'il devait. Face à un forcené, on ne pouvait pas faire autrement.
- La question que je pose, en revanche, est en amont, au niveau de la DCRI. Elle était au courant des 2 voyages que Mohamed Merah avait fait, l'un en Afghanistan, l'autre au Pakistan. Il a été interrogé par la DCRI et on peut tout de même s'étonner de la naïveté de ceux qui l'ont auditionné puisque cela n'a pas eu de suite.
- La DCRI manque peut-être de moyens humains mais, à ce moment là, il faut interroger Nicolas Sarkozy qui supprime des poste dans la police. On demande à la police de faire beaucoup de choses alors qu'il y aurait peut-être d'autres priorités, en particulier la connaissance de ces réseaux salafistes sur lesquels j'attirais déjà l'attention dans une interview au Figaro en 2001.
- S'il y avait un lien plus étroit entre la police et la population, et j'évoque ici la police de proximité que Nicolas Sarkozy a supprimée, peut-être aurions nous eu connaissance d'un certain nombre d’éléments.
- Il faut que chacun se dise que la loi républicaine passe avant les solidarités familiales, claniques, communautaristes.
- Je ne souhaite pas que ces événements aient un impact sur la campagne. Ce risque terroriste est un risque que nous affrontons depuis déjà longtemps. Il existe en permanence mais n'est pas le seul. Il doit être aussi relativisé. Par conséquent, je ne souhaite pas que la campagne dérape.
- Je souhaite qu'on garde le ton de la dignité et je réitère l'appel à la responsabilité qu'a lancé François Hollande qui, sur ces sujets, s'est déjà exprimé à Dijon et à Marseille
- Je crois que François Hollande a respecté la trêve qu'il a lui même décrété. Il n'a pas polémiqué, il s'est tenu à une prudente réserve. Je pense que les Français retiendront que François Hollande est un homme de sang froid.