On était au concert des Brigitte

Mardi soir, 20h30. le derrière posé dans un fauteuil moelleux. Dr House? Loupé. Concert du duo pailleté Brigitte au Sémaphore, à Cébazat. Le coup des fauteuils est important, parce que celui-là, on l’a encore pas digéré.
On est à un concert, un truc remuant. Pourtant les sièges sont les mêmes qu’au ciné. En mieux, parce que la salle, elle est toute neuve.

 Bref, 20h30, ça commence. Une rouquine qui ferait bien d’investir dans un soin capillaire au karité débarque avec son boysband de musicos. Un joli brin de voix, pas désagréable. Mais la dame, elle dit n’importe quoi. « Wi côme flom Litouania ». Ah, autant pour nous. Alina Orlova qu’elle s’appelle. C’est mou mais des fois on se surprend à bien aimer. Ca doit venir de l’accordéon et du violon joyeux, on se prend pour Amélie Poulain. Mais c’est quand même mou, surtout quand elle nous plombe en nous sortant: « ziss song iz eubate dèf, and sauls and bodi ». On comprend pas un traitre mot de lituanien mais on a bien capté que c’était pas la zoubida son affaire.
Pour résumer, et parce qu’avec les premières parties, faut pas être vilain, on dira qu’on a apprécié mais en dent de scie quoi. (ça bouge, c’est mou, ça bouge, c’est mou, c’est mou, c’est mou.)

Et puis les voilà, les Brigitte. On les attendait. Et pas que nous d’ailleurs. Y’a de l’oestrogène dans la salle, en grande majorité. On se doute bien qu’on sera pas seule à connaître les paroles par coeur. Débarquent alors, sur une scène agrémentée de deux chèvres plus vraies que nature, trois droogies: bassiste, guitariste et batteur. Déjà rien que le clin d’oeil à Kubrick, ça nous plait.
Et enfin le duo. Encapuchonnées, telles «celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom», pour qu’on ne voit pas leur trogne. Brève intro de vocalises ambiance église (présente sur l’album) et voilà qu’elles posent leurs capes pour laisser apparaître deux nénettes en robes-longues-à-paillettes-argentées-fendues-jusqu’en-haut-de-la-cuisse + stilettos de 12, argentées également. Donna Summer n’a qu’à bien se tenir.

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Et c’est parti pour un vrai concert de nanas. La jolie rousse se dandine sensuellement, un peu comme nous quand on a trop forcé sur la vodka en boite et qu’on croit qu’on est Beyonce, sauf que là, c’est pas vulgaire… Potentiel sex: 200% (elle, pas nous). La brunette à lunettes (Chanel) est plus réservée mais trop choupie. Elles s’accordent trop parfaitement.
Les titres de l’album Et vous, tu m’aimes? s’enchainent, avec parfois un petit mot rigolo au public (toujours assis) entre  deux chansons. « Parfois, Brigitte te casse la gueule »pour annoncer La vengeance d’une louve par exemple.
Outre les morceaux du disque, on a aussi le droit à des reprises inattendues: Metronomy (the Bay), Survivor (the eye of the tiger), George Michael (I want your sex). Et puis le fameux : « Brigitte nique ta mère » avant la reprise de NTM, qu’on attendait tou(te)s.

Elles nous trouvent «timides» mais on ne l’est pas, c’est juste qu’assis, et bien, on se contient. Sur Battez-vous , la salle a ENFIN décollé son arrière-train des moelleux fauteuils et tape des mains en rythme. On attendait que ça, se lever. Et là, l’apothéose, notre  morceau chouchou, celui qui écope du volume 25 en voiture:  Jesus sex-symbol. Les Brigitte nous font participer, les chanceux(ses) d’en bas se déhanchent sur un dancefloor improvisé, c’est la folie (nous on est au balcon, pas très bien placés mais c’est moins cher, WTFRU ne paye pas même en couchant avec le rédac’ chef..).
Pour le rappel, elles se lancent dans un Encore un verre  a capella, sans micro. C’est beau.

 Bref, tout le monde est happy, ces nanas, elles te collent le smile. Vingt minutes après le concert on retrouve les Brigitte changées (jean, t-shirt, chemise en denim,… on est bien loin de leurs robes de divas), souriantes, un peu discrètes , et même caissières pour l’occasion.
Au retour, l’album tourne volume 25 dans la c3, visiblement, on est pas sevré.

Mais le prochain coup, svp Brigitte, passez à la Coopé, on aura peut-être mal aux arpions dans nos bottines chelsea, mais au moins, on pourra remuer à notre guise, DEBOUT.

Lu