La critique
Un académique divertissement, regardable mais un peu creux
Pendant la seconde guerre mondiale des femmes se sont engagées dans la résistance et certaines faisaient même partie de services secrets. Les femmes de l'ombre s'intéresse au SOE, service piloté par Churchill. Commandé par l'impitoyable Pierre (Julien Boisselier, très à l'aise dans un nouveau registre de jeu) et chapeauté par sa soeur Louise (Sophie Marceau) une petite division se met en place. Des femmes sont recrutées de force et une équipe féminine se constitue pour traquer les nazis et saboter les plans du lieutenant-colonel Heindrich (l'étrangement sensuel Moritz Bleibtreu). Parmi ces drôles de résistantes se trouvent Jeanne (Julie Depardieu) une prostituée téméraire, Suzy (Marie Gillain) qui a eu une liaison passionnée avec Heindrich, Gaëlle (Déborah François) une collabo naïve et Maria (Maya Sansa) la corespondante italienne. Embarquées dans une mission dangereuse et trop grande pour elles, ces femmes vont faire de leur mieux pour aider leur patrie. Mais leur précieuse aide sera oubliée pendant des décénies...
Les femmes de l'ombre oscille entre film de guerre et passages à la Charlie et ses drôles de dames. L'équipe de comédiennes est sympathique et Jean-Paul Salomé parvient parfois à instaurer un peu de suspense. Mais sa réalisation archi académique (même proche du téléfilm) manque cruellement de souffle et empêche ce nouveau long métrage de prendre son envol.Pour la peine le sujet, pourtant très intéressant, ne réussit jamais vraiment à passionner, à toucher. A défaut de marquer par sa profondeur, ce film qui se voulait ambitieux réussit toutefois à divertir et peut compter sur certains acteurs qui ne manquent pas de talents (curieusement on retient surtout les performances masculines car il faut bien dire que les protagonistes féminins sont moins bien écrits). L'impression d'un scénario inabouti et d'une psychologie des personnages bâclée plâne en continu. A l'image de ce personnage de Maria qui ne sert strictement à rien (mais alors, vraiment rien). Sorte de Black book du pauvre, Les femmes de l'ombre reste un honnête divertissement à caution historique. A voir un jour de pluie.