Stratocaster au menu bien sûr, mais aussi un son plus gros et chaleureux que dans les pourtant indispensables compilations américaines (Chicago golden years, ou Rockin'chair album).
Du point de vue guitare, c'est le feu d'artifice, avec Clapton à la lead guitar et Sumlin à la rythmique. Le premier alterne riffs et feeling blues, tandis que le second dynamise les compos de ses petits motifs rythmiques funky. On peut écouter les turn around de Clapton, sur "Rockin Daddy", et s'assurer, si l'on en doutait, de la finesse de son jeu, en constatant que pas un ne se ressemble.
Sur "I ain't superstitious", le groove, étayé par une section de cuivres assez libre, est impeccable. Watts et Wyman sont remplacés par Klaus Voorman à la basse et un mystérieux "Richie" à la batterie, qui n'est autre que... Ringo Starr! On a l'air de se bousculer pour jouer avec le Wolf ! Le morceau est assez génial, avec son duel cuivres/guitare à la fin. Il y a aussi "Sittin on the top of the world", que Clapton avait l'air de particulièrement d'affectionner, puisqu'il le jouait déjà sur Wheels on fire.
Il faut aussi apprendre à jouer ensemble, comme le montre "Little red rooster", avec une mise en place foirée que l'enregistrement restitue. C'est Howlin Wolf qui remet les pendules à l'heure et impose sa vision des choses.On peut regretter l'absence de deux super tubes comme "Killing floor" et "Three hundred pounds of joy", sauf que "Killing floor" a été enregistré et écoutable sur une version enrichie sortie sur CD il y a 10 ans.
En bref : En traversant l'océan, Howlin'wolf change d'orchestre sans perdre son guitariste préféré ! un grand moment de rythm'n blues anglais , pour un chanteur américain d'exception.