Santorum ne peut plus gagner et la victoire de Romney est quasi acquise. Mais, candidat versatile, il n’arrivera pas à mobiliser les républicains, pour le bonheur d’Obama.
Article publié en collaboration avec l’Aleps.
Mitt Romney
Pour la plupart des observateurs américains, l’affaire est pliée (« Run is over »). En dépit des deux dernières victoires spectaculaires de Rick Santorum en Alabama et au Mississipi, Mitt Romney a déjà engrangé près de 55 % des suffrages et des délégués. Il dispose de près de 500 délégués, et il en faut 1144 pour être élu. Les très grands états, comme Californie, Texas ou New York, n’ont pas encore voté, mais Rick Santorum ne pourra refaire son retard, il n’a que 250 délégués pour l’instant.
La victoire de Romney montre l’incapacité du parti républicain à se doter d’un candidat crédible. Car l’ancien sénateur du Massachusetts est tout sauf crédible. Jadis pro-choice, il est maintenant pro-life, parce que l’avortement est honni des électeurs républicains. Partisan naguère de la relance, il est devenu partisan de la rigueur budgétaire. Romney est le sous-produit de l’establishment du GOP, de cette élite républicaine qui a cessé depuis longtemps d’avoir des principes pour s’occuper uniquement du pouvoir et du business. Par contraste, la base républicaine est réactionnaire, ferme dans ses convictions morales et religieuses, et Santorum est mieux placé pour la représenter. C’est dire qu’une grande partie de l’électorat républicain ne reportera pas ses voix sur Romney ; au minimum, il ne se mobilisera pas pour la campagne.
Voilà qui fait l’affaire d’Obama. Sa position n’était pourtant pas confortable au départ : chômage, déficits, retraites, maintenant hausse du prix des carburants : le candidat démocrate aurait eu du mal face à un bon républicain. Mais ce n’est pas le cas…
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