Tous les jours, nous visionnons sans nous rendre compte un nombre infini d’écrans. Dès que nous nous levons, nous débranchons le réveil de notre téléphone portable, nous consultons nos mails et tous les “réseaux sociaux” sur lesquels nous sommes inscrits. Nous passons des heures à regarder l’écran de notre ordinateur puis nous regardons les informations à la télévision ainsi que des films au cinéma ou à la maison. Les écrans. Il y en a partout, dans les gares, sur les autobus, les métros, les aéroports, les bars. Ils transmettent de l’information. Si l’information est synonyme de pouvoir, on en déduit que les écrans sont aujourd’hui très importants.
En réfléchissant sur notre société et sur le besoin de prendre conscience de ce que nous avons «normalisé» progressivement, le CCCB (Centre Culturel Contemporaine de Barcelone) a décidé de promouvoir une exposition sur le pouvoir des écrans et leur forme particulière de transmettre (ou de nous imposer) l’information. L’idée était de créer une exposition où le public devait participer activement, c’est-à-dire, de ne pas être seulement en «interaction» avec l’exposition, mais de créer du contenu. Ainsi, cette idée novatrice s’inscrit sans l’ombre d’un doute sur la philosophie du Web 2.0. Pour ce faire, cette exposition intitulée « Festival Pantalla » se déroulera au CCCB jusqu’au mois de mai.
Le site internet de cet événement (http://pantallaglobal.cccb.org), qui est également le centre de la création et de l’archivage de l’exposition, fonctionne comme une plate-forme virtuelle où le public peut participer au sein de l’«incubation» de l’expo: c’est-à-dire la création, cette phase qui est normalement cachée. Du mois de janvier au mois de mai, le CECC propose ‘Pantalla Global’, un programme de recherche sur l’immense pouvoir des écrans sur notre société actuelle.
On doit cette idée originale au philosophe et sociologue français Gilles Lipovetsky, aujourd’hui professeur à l’Université de Grenoble. Auteur de nombreux essais, parmi lesquels on distingue le célèbre “L’ère du vide» (1983), il analyse de nombreuses questions sur le thème du postmodernisme, en proposant une lecture de l’écologie en tant qu’artifice et pose. Son collègue Jean Serroy est co-auteur de ‘Pantalla global’. Il est un critique célèbre du cinéma et auteur de plusieurs œuvres littéraires et pièces de théâtre ainsi que d’un ouvrage de référence sur le cinéma des années 1985-2005, intitulé «Entre deux siècles. 20 années de cinéma contemporain. ” Les deux ont écrit un essai qui est à l’origine de l’intitulé du festival ‘Pantalla Global’, qui s’est étendu de façon somatique du papier vers l’écran et les musées. Dans cette recherche, les deux auteurs proposent une réflexion sur les nombreuses formes de l’influence du cinéma et de son fonctionnement spectaculaire sur les sociétés modernes.