«Ce sont les dernières secondes de ma vie. Mon esprit vient d’être expédié en unités de soins intensifs. Plus rien n’existe. Je suis là, dans la salle de bains, après le dîner, son portable à la main.»Pas si mal pour un début: on entre vite au cœur du sujet et tout paraît possible, le meilleur comme le pire.
Seulement voilà, la suite m’a semblé du réchauffé! Elle, la belle Charlotte, plus toute jeune avec de grands enfants mais encore belle à faire tourner les têtes et une vie amoureuse bien remplie, Charlotte a laissé traîner sur son portable des preuves de ses nombreuses infidélités lors de ses voyages de fins de semaines. Il souffre mais fait celui qui ne sait rien. Il la surveille, continue à l’aimer, à se torturer puis se résigne, s’éloigne, ne la voit plus, se rapproche d’un ami célibataire, reprend du poids et un beau jour, il rencontre quelqu’un d’autre: elle s’appelle aussi Charlotte.
«Je jure que je ne l’ai pas fait exprès.»
Léger quand même et surtout l'impression d'avoir déjà lu, entendu, vécu ça peut-être, bref une déception cette lecture!
Il faut croire que j'avais oublié ma promesse puisque je viens de lire ce très petit livre qui ne m'a demandé que deux post-it, en tout et pour tout, moi qui suis l'as du collage pour marquer le moindre passage intéressant mais ici, rien... ou si peu!
"Chaque fois qu'elle ouvrait la bouche, il était obligé de sous-titrer ses phrases et cela disait exactement le contraire de ce qu'elle était en train de prononcer."
"Elle était entrée dans ma vie comme un cyclone. Elle en sortirait avec l'air d'un chien qui a volé un gigot, comme une tache qu'on nettoie d'un coup de serpillière."On m'a longtemps parlé du style incisif de Neuhoff: c'est bien le moins pour relever une histoire aussi indigente où il ne se passe que du très attendu. Dommage!
Ce roman a cependant séduit NoannIci . Il pense juste le contraire de ce que je viens d'écrire!
Éric Neuhoff: Mufle (Albin Michel, 2012), 114 pages. (Chef du service littéraire de Madame Figaro et écrivain, °1956)