Cette étude de l'Université du Michigan, vient ajouter aux vertus du safran et d'un de ses composés, la curcumine. Ce composé ou plutôt son mode d'action pourrait contribuer à prévenir l'agglutination des protéines impliquées dans le développement de la maladie de Parkinson. Ces conclusions, publiées dans l'édition du Journal of Biological Chemistry, identifient un processus prometteur qui pourrait inspirer de nouveaux modes d'action thérapeutiques.
Le curcuma ou safran des Indes est le rhizome d'une plante herbacée de la même famille que le gingembre. L'un de ses extraits, La curcumine, extraite du curcuma, est déjà connue comme un puissant antioxydant protecteur contre les radicaux libres.
Lisa Lapidus, professeur de physique et chercheur à l'Université du Michigan et Basir Ahmad, un chercheur post-doctoral avaient déjà démontré l'implication des protéines alpha-synucléines qui s'agrègent au premier stade de la maladie de Parkinson. Leur nouvelle étude montre que la curcumine bloque l'agrégation de ces protéines constatée dans de nombreuses maladies neurologiques. La curcumine se lie fortement à l'alpha-synucléine et bloque leur agrégation.
L'équipe a utilisé des lasers pour étudier le repliement des protéines. Les protéines sont des chaînes d'acides aminés qui effectuent la plupart des « travaux » dans les cellules. Les scientifiques connaissent encore mal leur processus de construction, lié à la vitesse à laquelle la protéine se replie et à ses tendances à s'agréger. Lorsque la curcumine se lie à la protéine alpha-synucléine non seulement elle stoppe le processus d'agrégation mais elle augmente aussi le taux de pliage et de reconfiguration de la protéine. C'est en augmentant cette vitesse de reconfiguration que la curcumine empêche les protéines de s'agglutiner.
Le processus identifié à partir de la curcumine, de fixation de la protéine alpha-synucléine, pourrait permettre aux scientifiques de développer de nouveaux médicaments opérant sur le même principe. Ce n'est donc pas la curcumine elle-même dont le principe actif est difficile à reproduire dans le cerveau, mais ce processus de blocage des protéines impliquées, avant leur agrégation, qui ouvre aujourd'hui de nouvelles voies thérapeutiques.
Source: Journal of Biological Chemistry 2012 287: 9193-9199. First Published on January 20, 2012, doi:10.1074/jbc.M111.325548(Visuel © Unclesam - Fotolia.com)“Curcumin Prevents Aggregation in α-Synuclein by Increasing Reconfiguration Rate”
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