Le mois dernier, j’ai eu envie de lister tout un tas de raisons tentant d’expliquer l’inexplicable, ma passion pour le cinéma. J’aurais pu en lister des centaines, mais je me suis dit que faire durer le plaisir, c’était encore meilleur. Que j’en ferais une série régulière apparaissant au gré des envies entre deux billets. Figurez-vous que c’est déjà l’heure d’une seconde salve, alors, silence, moteur, et action. Pourquoi j’aime le cinéma ?
Parce que quand je dis « Birdie Num Num » avec l’accent indien, ce n’est pas aussi drôle que Hrundi V. Bakshi. Pas encore en tout cas. J’y travaille.
Parce que rien n’est plus agréable qu’une salle vide et tranquille, sans spectateurs agaçants pour gâcher le film.
Parce que Jim Carrey fait ce qu’il veut de son corps.
Parce que rien n’est plus jubilatoire qu’une salle pleine à craquer, emplie de spectateurs vivant le film en osmose.
Parce que c’est le seul endroit où j’apprécie la compagnie des grands requins blancs, des anacondas, des crocos géants, des piranhas affamés et des dinosaures ressuscités.
Parce que le monde se divise en deux catégories. Ceux qui ont un pistolet chargé, et ceux qui creusent. Et toi, tu creuses.
Parce que pour voyager dans le temps et dans l’espace, la science n’a jusqu’ici rien proposé de mieux.
Parce que Braddock met les pieds où il veut… et c’est souvent dans la gueule.
Parce que quand j’étais gamin, en attendant que l’écran se dévoile, j’adorais lire les publicités locales affichées sur le rideau géant.
Parce que Gary Busey a déjà été nommé aux Oscars. Si si, sans déconner.
Parce qu’à Toonville, la Trempeeeeette fait flipper.
Parce que les étoiles incrustées dans le dos des fauteuils du Saint-Germain des Prés restent allumées quelques secondes dans le noir avant que le film commence.
Parce que j’ai vu L’Empire Contre-Attaque dans la salle 6 des Halles quand j’avais 15 ans, et que la lointaine galaxie ne m’a jamais semblée si proche.
Parce que le regard de Zooey Deschanel est encore plus bleu et encore plus fascinant sur grand écran.
Parce qu’Yves Montand et Sami Frey prennent le p’tit dej’ ensemble à la fin de César et Rosalie.
Parce que dans l’espace, personne ne vous entend crier (en revanche dans la salle, chut, tout le monde vous entend parler !).
Parce qu’un jour j’ai voulu voir Charlie et ses Drôles de Dames, que je me suis trompé dans les horaires et que du coup, je me suis retrouvé devant In the mood for love. Certaines erreurs forgent la cinéphilie.
Parce que je ne suis pas Jeffrey Lebowski. Je suis le Dude.