Les militaires de la ville de garnison de Kati ont reçu mercredi la visite du ministre malien de la Défense et des Anciens combattants, le général Sadio Gassama, accompagné du colonel major Ould Meidou. L’entretien avec les militaires a mal tourné et des coups de feu ont été tirés en l'air. Puis les mutins ont investi le siège de la télévision nationale (ORTM) et menacent de se rassembler devant le palais présidentiel.
Ce mercredi 21 mars, aux environs de 10 heures, le ministre malien de la Défense et des Anciens combattants, le général Sadio Gassama, accompagné du colonel major Ould Meidou, s'est rendu au camp militaire de Kati, à 15 km de Bamako, pour livrer un compte rendu de l’évolution de la situation au Nord-Mali, confronté à une rébellion touarègue depuis la mi-janvier. Le ministre a parlé des nouveaux matériels militaires qui tardent à être acheminés de l’extérieur du pays, mais les militaires s’attendaient visiblement à plus d’information et surtout à une meilleure prise en charge des familles des soldats décédés au cours des combats.
Selon une source sécuritaire à Bamako, le ministre Gassama a également parlé d’envoyer un nouveau contingent au front. Les discussions se sont alors envenimées et les pierres ont commencé à pleuvoir sur le ministre et sa délégation. Le général Gassama est rentré en catastrophe dans sa voiture avant de quitter le camp militaire. Quelques minutes plus tard, les militaires ont cassé un dépôt d’armes et ont commencé à tirer en l’air, menaçent de marcher sur le palais présidentiel où la sécurité a été aussitôt renforcée.
Puis plusieurs dizaines des mutins sont allés dans les rues de Bamako, tirant des coups de feu en l'air et semant la panique parmi la population, avant d'investir l'Office de la radio-télévision malienne (ORTM) qui a interrompu ses programmes. Ils se sont ensuite dirigés vers la Primature avant de prendre le chemin de la présidence. « Nous en avons marre de la situation dans le nord » du pays, a brièvement affirmé l'un de ces militaires à l'AFP. « Nous voulons des munitions pour aller combattre les rebelles touaregs, trop c'est trop », avait déclaré plus tôt un caporal du camp de Kati, sous couvert de l'anonymat.Par Baba Ahmed, à Bamako