Les émotions ont de forts impacts sur les relations sociales des personnes. En effet, les individus se comportent différemment avec leur entourage lorsqu'ils sont tristes que lorsqu'ils sont heureux. Les émotions organisent et orientent donc nos comportements dans la vie de tout les jours. Les émotions ont des retentissements sur nos comportements, sur nos cognitions, et sur nos réponses physiologiques. Ces différences sont interpersonnelles, c'est à dire que chacun d'entre nous réagit de manière relativement singulière aux émotions qu'il ressent. Il y aussi des différences interpersonnelles, en effet suivant l'émotion ressentit, le contexte de l'émotion, leurs conséquences seront différentes. Par exemple en 2001, Harker et Keltner, ont montré que les personnes les plus souriantes étaient plus à même d'être mariée à 27 ans et d'autant plus satisfaites de leur union. De plus, ces mêmes personnes étaient plus organisées, plus positives, plus compatissantes et plus sociables que les individus qui avaient un sourire moins intense sur des photos prises au moment de leurs années universitaires. Il ressort alors que plus les personnes souriaient sur leur photos plus elles étaient à même d'être marié plus tard quelques années plus tard.
A partir de l'étude précédente, Hertenstein, hansel, Butts et Hile (2009) se sont posés la question si l'intensité des sourires pouvait aussi être relié à la probabilité qu'une personne a de divorcé au cours de sa vie. En d'autres mots, les auteurs ont examiné la relation potentielle entre l'intensité des sourires dans des photos et le divorce.
Pour cela 300 personnes ont donné des photos de leur adolescence et de leur enfance, aux expérimentateurs. L'âge moyen des sujets étaient de 47 ans. Chaque photo était codée à l'aide du codage FACS de Paul Ekman (voir : Lie to me et Paul Ekman). Le FACS (Facial Action Coding System) est un codage des expressions faciales. Dans le sourire deux muscles peuvent entrer en action. Le premier est le muscle qui consiste à étirer les coins de la bouche. Le deuxième est l'orbiculaire de l'oeil, muscle qui entoure chaque oeil (voir : Le sourire et ses multiples formes). Le codage de ces deux muscles permettent de mesurer l'intensité du sourire, par l'obtention d'un score sur une échelle de 2 à 10. Parallèlement au codage des photos, en donnant leur dossier photo, les candidats remplissaient un questionnaire dans lequel il leur été demandé s'ils étaient en couple/marié, s'ils avaient été en couple/marié, et s'ils avaient divorcé.
Les résultats de leurs investigations montrent que l'intensité des sourires mesurée sur leurs photos, est relié au fait que les personnes soient divorcés à un moment donné de leur vie. c'est à dire que plus l'intensité des sourires des participants était faible sur leur photo de jeunesse, plus les participants étaient à même d'être divorcé des années plus tards. Les auteurs ont fait ressortir que l'observation des sourires sur les photographies est un indicateur potentiel des dispositions émotionnelles de chacun. Ces dispositions ont des conséquences directes et indirectes sur notre comportement au quotidien. En conclusion, cette étude montre avant tout, que l'intelligence émotionnelle de chacun, c'est à dire notre capacité à gérer ses émotions, joue un rôle conséquent sur notre vie sociale et nos relations amoureuses.
- Harker, & keltner. (2001). Expression of positive emotion in women's college yearbook pictures and their relationship to personnality and life outcomes across adulthood. Journar of personnality and social psychology. 80(1) 112-124.
- Hertenstein, hansel, Butts, & Hile. (2009). Smile intensity in photographs predicts divorce later in life. Motiv Emot. 33:99-105.
- © Karen Grigoryan - Fotolia.com