Annoncée en début d’année dernière, la certification Cosmos (pour COSMetic Organic Standard) a fait couler beaucoup d’encre verte, mais toujours pas de label à l’horizon ! Selon l’Observatoire des Cosmétiques, ce serait pour bientôt mais quand, on ne sait toujours pas, suspens…Ce qui nous laisse le temps de faire un petit tour dans les dédales du Cosmos. Faisons donc le point sur ce nouvel étendard européen.
Cosmos, pour qui, pour quoi ? Cosmos résulte d’une volonté d’harmoniser les différentes législations attenantes à la cosmétique écologique. Il est donc issu d’une très très longue négociation entre les principales parties prenantes de la cosmétique naturelle et biologique en Europe, à savoir, le BDIH allemand, l’association française Cosmebio, Ecocert Greenlife, l’ICEA italien et la Soil Association britannique.
Pour rappel, Cosmos a ainsi pour objectif une harmonisation européenne quant aux exigences portées à la cosmétique naturelle et biologique, dont il fera la distinction.
Cosmos, quels critères d’exigences spécifiques ? En effet, il présente deux niveaux de qualité : Cosmos Natural et Cosmos Organic mais dans les deux cas, le produit devra contenir 100% d’ingrédients d’origine naturelle* (refusant ainsi tous éléments issus de la pétrochimie, comprendre synthétisés à partir du pétrole), contre les 95% prévus par Cosmébio. Par contre, Cosmos Natural ne fixera aucun critère exigent quant au pourcentage d’ingrédients bio. Cela permet aux petites marques qui n’ont pas trop de moyens d’exister mais qui hélas, seront mises à l’ombre des autres, certifiées Cosmos Organic.
* “Ingrédients d’origine naturelle” signifie que ces ingrédients initialement naturels peuvent avoir subis une transformation chimique ou physique, sans que cela n’entrave leur caractère final naturel. Ces transformations se faisant sans l’addition de produits synthétiques. Ce n’est pas parce que l’on introduit de la chimie (terme non péjoratif) que l’on ajoute de la synthèse (plus douteuse quant à elle dans certains cas).
Ainsi, sur ces 100% d’ingrédients d’origine naturelle :
- 95% de ceux issus d’une transformation mécanique* doivent être certifié bio (c’est à dire AB),
– 30% de ceux issus d’une transformation chimique** doivent être bio (AB)
* Transformation mécanique ne signifie pas que l’on ait recourt à l’artillerie lourde du garage, mais à un processus physique qui n’affecte pas la nature de matière de l’ingrédient de départ. Exemple : un glaçon qui fond dans votre verre d’eau subit un process physique mais au final c’est toujours de l’eau !
** Transformation chimique signifie que l’ingrédient de départ a subi une réaction chimique (sans ajout de solvant synthétique dans la cas du cosmos) pour devenir un nouvel ingrédient (ou produit) avec des qualités intrinsèques différentes. Exemple : la transformation du vin en vinaigre est un processus chimique (naturel), le produit initial n’a ainsi plus les mêmes fonctions et surtout plus le même goût !
En espérant ne pas vous avoir trop noyé(e)s dans cette masse d’informations et de terminologies difficiles à simplifier. Reprenons.
Cosmos préconise 0% d’ingrédients synthétiques contre les 5% acceptés par Cosmébio.
Seront ainsi proscrits des produits : les parfums, les colorants ou les conservateurs de synthèse (comme les parabens ou le phénoxyéthanol), toute forme de pétrochimie (paraffine, silicone, PEG) et les OGM (organismes génétiquement modifiés).
Et comme pour son homologue Cosmébio, les traitements ionisants (processus de stérilisation utilisé et autorisé dans l’agroalimentaire bio pour empêcher la formation de certains germes impropres à la consommation, consultez ce site pour plus d’infos précises) et les tests sur animaux restent interdits.
Enfin, pour obtenir la certification Cosmos Organic, un produit doit contenir un minimum de 20% d’ingrédients certifiés Agriculture Biologique (AB) et seulement de 10% pour les cosmétiques de type shampoing ou lotion*.
*Une souplesse accordée à ces produits car ils contiennent entre 80 et 90% d’eau, qui elle est non certifiable AB (car tout simplement, ce ne sont pas des produits agricoles), au même titre que les minéraux par exemple.
Autre particularité du label Cosmos, les emballages et suremballages doivent être “dès que possible” biodégradables ou recyclables, voire évité.
Cosmos, pourquoi c’est si long ? Pour comprendre la longueur de la mise en place de ce processus d’harmonisation et la naissance concrète de ce standard, il est à rappeler que chaque fabricant déjà adhérent à son entité nationale de certification, doit ajuster ses produits au nouveau référentiel et faire la demande du nouveau label auprès de son instance nationale : une procédure d’homologation de longue haleine.
Cosmos, que va donc t-il se passer concrètement quand le label fera sa réelle apparition sur le marché européen ? Et bien pas grand chose, en fait, les logos nationaux vont rester en place, ils seront simplement complétés par la mention « Cosmos Organic » ou « Cosmos Natural » selon le degré de certification obtenu ou souhaité. Par contre, la transparence sera de rigueur puisque le pourcentage d’ingrédients naturels et le pourcentage d’ingrédients bio doivent clairement être indiqués sur tous les packagings des produits certifiés portant les logos BIO : % du poids total et % du poids sans eau (non certifiable).
Affaire à suivre…
Plus d’infos : www.cosmos-standard.org
Communiqué de presse ici.