Hyphen hyphen – chewbacca i’m your mother

On entend peu parler de nouveautés pop dans le sud de la France, depuis les petits prodiges de Quadricolor. Ça nous arrive même de penser que, loin là bas, il n’y a que des festivals de reggae et des petits groupes de musique festive.

Oui, c’est un peu ce que je me disais avant qu’Hyphen Hyphen me tombe dessus comme une vague de chaleur pendant cet hiver déprimant,  avec un EP tout fou et très dansant, j’ai nommé : « Chewbacca I’m Your Mother ».

Les quatre Hyphen Hyphen sont jeunes, voire très jeunes. Et c’est impressionnant de voir à quel point ils ont déjà une identité. Ils nous livrent un son unique, bien à eux, et c’est ce qui me plait.  Je les imagine dans leur home studio, passant des heures à chercher le son de synthé qui va interpeler l’auditeur, le rythme de percussions qui va faire se trémousser le public… Mais je vais arrêter de rêvasser pour me concentrer sur des choses plus concrètes. Leur musique, c’est une sorte de pop punk sautillante agrémentée de sons cheulous, à mi-chemin entre la disco et la musique tribale.

J’aime particulièrement la voix très reconnaissable de la chanteuse Santa, passant du velouté à l’écorché vif, soutenue par ses acolytes dans un choeur éthéré, parfois approximatif (mais ça donne du charme – je pense au début de la track « Epiphany »). On se laisse emporter par de jolies envolées, lorsque les guitares deviennent plus nerveuse dans leur jeux de questions-réponses et que la voix monte d’un cran pour devenir plus rauque. D’autre part, les lignes de basse aux accents discos sont tout à fait plaisantes (enfin, c’est comme ça que je le ressens) et contribuent à la fraicheur des morceaux.

En résumé, Hyphen Hyphen c’est coolos et tout le monde est très curieux de savoir ce que ça donne en live. Et oui, vous allez être affreusement jaloux d’apprendre qu’ils sont passés à Angers, dans le quatre-neuf, le 26 janvier dernier.

En live, ça donne quoi ?

Les Hyphen débarquent sur scène comme une petite tribu décomplexée, avec des looks d’indiens à paillettes. Dès le début du concert, ils déterrent la hache de guerre et envoient tout ce qu’ils ont, avec les tripes et avec le coeur, portés par une folie juvénile qui transpire par tous les pores.

Visuellement, c’est chouette aussi. Tous pieds-nus (sur la terre sacrée), arborant leur marque de fabrique : de la peinture phosphorescente sur le corps et le visage. Celle-ci est mise en valeur lors d’une chorégraphie dans un noir scène total, où l’on ne voit que les traits de peinture s’assembler en une sorte de Totem. Le rendu est très beau, et à voir en image avec leur clip pour « Baby Baby Sweet Sweet ».

Malheureusement pour eux, le club du Chabada n’était pas vraiment rempli, et le public angevin est plutôt froid de nature. En gros,  personne n’osait bouger son derrière. Pourtant, ils ont assuré comme des pros lors du concert, sans se démonter. A l’anglaise j’ai envie de dire. D’ailleurs, c’est dit. 

Globalement, j’ai passé un bon moment à réécouter les chansons de l’EP et à voir un live énergique. Santa secoue sa chevelure blonde en sautant dans tous les sens, Line à la basse – une fille à la beauté mystérieuse – est moins expansive mais pas moins charismatique. Bref, Ils ont l’air de débarquer d’une autre sphère (celle des arts plastiques à ce qu’il paraît) et ils sont tous beaux avec leurs peintures de guerre (ça rime !).

Ils y a juste certains moments où j’ai eu un peu de mal à les suivre, lors de passages plus instrumentaux, on les sentait un peu fragiles, et c’était moins intéressant selon moi. Disons que j’ai hâte de les voir sur un live encore plus solide, devant un public en furie.

En attendant leur nouvel EP « Wild Union » qui sortira au printemps, ils viennent de sortir deux titres tout nouveaux en écoute sur Deezer. Go ! Et si vous êtes curieux de les voir en live, ça se passe ici pour toutes leur dates. Ils seront cette année aux découvertes du Printemps de Bourges !