L’entreprise Foxconn continue de faire parler d’elle, puisque les conditions de travail de ses collaborateurs ne s’améliorent pas. Après des protestations menées devant certains magasins Apple Store début février, Apple a annoncé la réalisation d’un audit, actuellement en cours, de son principal sous-traitant Foxconn, mené par la Fair Labor Association.
- L’entreprise Foxconn
Premier producteur électronique de la planète et 10ème plus gros employeur mondial avec 1,2 millions de collaborateurs, la firme assemble les produits de géants de l’électronique tels qu’Apple, Amazon, Microsoft, Nintendo, Sony ou HP. Foxconn est le premier exportateur de la grande Chine (incluant Taïwan, Hong Kong et Shanghai). L’entreprise fabrique 40% des produits électroniques dans le monde. Sa plus grosse usine se situe dans la ville de Shenzhen.
D’après The Telegraph, durant l’année 2010, 14 personnes ont trouvé la mort dans une série de suicides qui a touché l’entreprise. Suite à cela, la firme a installé des filets de protection en haut de ses immeubles. En outre, des manifestations sont régulièrement organisées par les collaborateurs de Foxconn, dénonçant un mauvais traitement de la part de la firme. Le nombre de personnes qui démissionnent chaque mois y est élevé, The Telegraph parle de 5% de rotation dans l’usine principale de l’entreprise.
- De mauvaises conditions de travail
De nombreuses sources expliquent que les conditions de travail des collaborateurs de l’entreprise Foxconn sont toujours difficiles, et que les améliorations tardent à être mises en place. Le Courrier International, citant le New York Times, évoque chez le sous-traitant des horaires qui sont constamment dépassés, des enfants qui travaillent sur les chaînes d’assemblage, l’utilisation de produits toxiques et des dortoirs bondés.
Le Telegraph ajoute de son côté que le système de management rappelle l’armée. Enfin, Reuters rapporte les propos d’un porte-parole de l’ONG China Labour Bulletin, Geoffrey Crothall. Celui-ci explique que « les ouvriers de Foxconn sont toujours sujets à une liste de mauvaises conditions de travail, incluant de longs horaires de travail, un management très strict qui frôle parfois le harcèlement et des pratiques dangereuses dans certaines usines ».
- Un audit réalisé par la Fair Labor Association
Suite à la divulgation des conditions de travail de son sous-traitant, provoquant des manifestations devant les magasins Apple Store début février 2012, Apple a annoncé la réalisation d’un audit des conditions de travail chez Foxconn. Comme le rappelle le Courrier International c’est la première fois qu’Apple accepte de faire auditer les usines d’un de ses sous-traitants par un auditeur externe, la Fair Labor Association (FLA).
Dans le cadre de l’audit qui se déroulera pendant trois semaines, les collaborateurs devront répondre à un questionnaire sur leurs conditions de vie et de travail. L’audit a commencé le 13 février, au sein de l’usine de Shenzhen.
La production des iPhones ou des iPads se fait presque entièrement à l’étranger. Il est logique de penser que cette sous-traitance à l’extérieur est due à une volonté de réduction des coûts. Or, d’après le New York Times, Apple a empoché 400,000 dollars par employé en 2011, soit plus que Google, Goldman Sachs ou Exxon Mobil. En réponse à cela, un représentant d’Apple explique que la capacité des usines étrangères, mais aussi la flexibilité, l’efficacité, l’efficience et les compétences des professionnels de l’étranger font qu’il serait impossible de ramener la production des produits Apple aux Etats-Unis.
- Avis Sequovia
Alors que les conditions de travail des collaborateurs de Foxconn sont critiquées depuis des années, ce n’est que maintenant qu’Apple réagit. L’audit annoncé par le géant américain fait suite aux protestations à son encontre le mois dernier, ce qui prouve qu’Apple a préféré attendre les critiques avant d’agir, au lieu de prévenir les risques en s’assurant au préalable des bonnes conditions de travail des collaborateurs. Les conditions de travail au sein des entreprises sous-traitantes n’est donc pas la priorité pour certaines des plus grandes entreprises mondiales.
D’autres scandales ont déjà éclaté dans le passé, à l’instar de Nike qui en 1996 employait des enfants dans ses ateliers de production au Pakistan. Il est pourtant essentiel pour une entreprise souhaitant s’inscrire dans une démarche de développement durable, de prendre en compte l’impact de ses activités sur l’ensemble des parties prenantes. La réduction des coûts ne peut se faire au dépend des collaborateurs, que ce soit ceux de l’entreprise ou des sous-traitants.