Nous avons souvent tendance à l’oublier, mais avant même de faire allusion à la main d’oeuvre, il y a un facteur déterminant à prendre en compte lors de la fabrication de nos chers équipements électroniques : les matières premières.
Si les matériaux tels que le plastique, le verre ou encore le silicium peuvent être récoltés et/ou créés sans trop de difficultés, certaines ressources s’avèrent plus « rares » que les autres, donc plus convoitées et ainsi sources d’éventuelles tensions.
Terres rares rares
C’est précisément ce qui se passe depuis plus de 20 ans maintenant avec les terres rares. Cet ensemble de matériaux massivement utilisés dans l’industrie des hautes technologies entre autres, représentent un poste de dépense important des sociétés du secteur pour qui le stock de ces métaux aux propriétés chimiques uniques est décisif.
La Chine est le premier producteur mondial de terres rares. Avec 97% de la production mondiale et 50% des ressources connues de ces terres en sa possession, le gouvernement chinois possède un levier économique important dont il semble se servir au détriment des principaux importateurs à savoir les Etats Unis, l’Europe et le Japon.
Des accords non respectés
Ces derniers ont ainsi décidé de réagir à ce qu’ils considèrent être un chantage commercial : depuis que la demande en terres rares a bondi mondialement, le volume des exportations (selon les pays cités) a sensiblement diminué, augmentant de fait le coût de ces matières premières.
Le trio a donc engagé une procédure de plainte auprès de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) afin de faire pression sur la Chine et ainsi mettre un terme à ces pratiques considérées comme déloyales.
Si les informations avancées par les gouvernements américains, européens et japonais sont confirmées, il est légitime que la Chine se plie aux règles fixées dans les accords d’échanges commerciaux qu’elle a signé.
Et les sociétés dans tout ça ?
En revanche, on ne peut que s’interroger sur le rôle des grandes sociétés dans cette fronde coordonnée envers le gouvernement chinois. En effet, les sociétés qui ont le plus recours aux terres rares sont à la fois des sociétés très puissantes (Apple,Google,Nokia…) mais également de véritables prescripteurs en terme de politique extérieure.
Souvenez-vous. en 2006, dans l’affaire iTunes qui opposait le gouvernement français à la firme de Cupertino, les Etats Unis, par la voix de son secrétaire au Commerce Carlos Gutierrez, se sont rangés du côté d’Apple afin de faire opposition à la proposition de loi nationale ayant pour objet de rendre les titres achetés sur iTunes transférable sur tout autre stockage numérique ou physique. 6 ans plus tard, nous observons toujours l’issue de cette prise de position.
Quoiqu’il en soit, cette plainte sans précédent indique une chose claire : on ne touche pas à l’industrie des hautes technologies.
Source