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Nous sommes ce continent

Par Anne Onyme

noussommescecontinentPierre Labrie
Soulières éditeur
68 pages

Résumé:

« [20 h 20] Je dis peut-être « mon amour » pour la dernière fois en parlant de toi. Je le dis et j’ai toutes ces images en tête. Notre bonheur à deux. Les moments beaux. Ceux que personne ne peut renier. Il n’y a pas que nos yeux qui en furent témoins. Il serait facile de penser que le vent tout autour est venu à bout de notre amour, mais c’est nous deux qui en sommes venus à bout cette fois. Ce que tu es. Ce que je suis. Nous deux séparément. Nous avons mis un terme à l’artifice parce qu’en dernier ce n’était presque seulement que ça, un combat maquillé en beauté. »

Mon commentaire:

En cette journée mondiale de la poésie, j'avais envie de vous parler d'un auteur que j'aime beaucoup et du dernier livre que j'ai lu de lui: Nous sommes ce continent. C'est l'histoire d'un amour, qui est bien présent puis s'étiole. C'est un journal poétique raconté par un adolescent, qui parle des derniers jours passés avec celle qu'il aime. Le carnet raconte un mois de septembre, jour par jour. Le jeune homme parle de l'amour romantique, écrit des poèmes magnifiques sur l'amour, ce sentiment plus fort que tout.

Le narrateur commence son journal car son amoureuse lui a demandé de mieux le connaître et de cesser d'éparpiller ses idées. Ce qu'il tente de faire par écrit pour mieux se recentrer. C'est une façon pour lui de rassembler ses pensées sur l'amour et la vie, sur ce qu'il ressent, attend et espère. Certains poèmes sont très courts, mais magnifiques. D'autres sont plus longs, plus poignants. J'aime énormément la poésie de Pierre Labrie qui réussit, il me semble, à aller là où personne n'était allé. Ses poèmes sont comme une bulle dans laquelle on entre doucement et où l'on se laisse bercer par les mots. J'aime la douceur de son écriture, même quand il raconte une histoire d'amour qui se termine.

L'adolescent du journal découvre, par son père, le poète Paul Éluard. C'est d'ailleurs une phrase de ce poète qui ouvre le livre. Le garçon redécouvre du même coup l'homme qu'est son père. Jamais il n'aurait cru que celui-ci lisait de la poésie. Les deux discutent d'amour et de romantisme. L'adolescent tente de se redéfinir en tant qu'amoureux, mais surtout en tant que personne à part entière. Son rapport au monde est juste et touchant. Son amour pour celle qu'il aime se transforme peu à peu, pour ne plus être. C'est l'histoire d'une relation qui s'étiole, l'évidence tout à coup qu'il ne formeront plus un, mais deux personnes qui emprunteront désormais des voies différentes.

Je vois beaucoup de liens entre Nous sommes ce continent et un autre livre de l'auteur paru il y a quelques années: Le vent tout autour. Cette phrase revient d'ailleurs souvent dans ce livre-ci. Les deux livres ont plusieurs points en commun.

Un auteur à découvrir, si vous ne le connaissez pas déjà. Une poésie belle, douce et rafraîchissante, des propos lumineux malgré tout, lucides mais aussi plein d'espoir.

Quelques extraits:

"Je veux être pour toujours cette chose qui t'émerveille sans jamais flancher ni manquer à ma tâche celle de t'aimer." p.13

"Nous sommes devenus des amis. Nous sommes entrés dans l'amour à une si grande vitesse que nous avons dû courir ensuite pour nous rattraper. Nous avons tout su l'un de l'autre, tout vu l'un de l'autre. Nous connaissons nos mots, nos rires, nos folies, nos rêves, nos corps. Mais nous savons maintenant que certaines choses ne nous enlacent plus." p.48


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