Comment transformer un fait divers en arme de conquête politique #toulouse
Publié le 21 mars 2012 par Mister Gdec
Nous y voilà, le suspect sur le point d’être appréhendé se prénomme Mohamed, alors, déjà, sans la moindre décence ni prudence, les hyènes jubilent, les chacals se pourlèchent les babines, et demain triompheront, pour peu qu’il y ait un soupçon d’Al Qaida là-dedans… Leur propre démence exulte, « cette démence de ceux qui ont en commun la haine des autres », comme vient de le déclarer Jean-Luc Mélenchon.
je me suis pour ma part bien gardé de pointer la responsabilité de l’extrême droite qui couvre une part du gouvernement et son racisme d’état quand la piste de petits nazillons avec lesquels Madame Le Pen s’affichait naguère était encore évoquée. J’aimerais que la même prudence soit à l’œuvre à présent, et qu’on attende les conclusions de l’enquête. Car avant d’être le crime – monstrueux – d’une religion ou d’une mouvance politique, n’est-ce pas surtout la violence d’un fou furieux, de la même veine que celle de Breivik, mais en sens inverse, dont il s’agit ? Cela ne fait-il donc réfléchir personne, cette violence en miroir ?
Donner du sens à l’acte d’un fou, dépourvu de toute logique commune, c’est pour moi l’être tout autant. Et tenter de récupérer politiquement cette horrible histoire, d’une saloperie sans nom. L’une des victimes n’était-il pas musulman, et cela ne suffit-il pas à caractériser la folie de cet homme ?
Souvenons-nous du discours de Grenoble, de l’affaire Human Bomb … et des mensonges sur lesquels tout cela reposait.
Manifestement, nous nous préparons de beaux lendemains… Car si certains, à droite, sont assez sages pour se garder de toute récupération, d’autres, davantage prêts à tout et sans scrupules, ne tarderont pas à brandir la menace islamiste pour lancer leur croisade sécuritaire, en laquelle ils sont passés maîtres dans le discours à défaut des actes, et se faire réélire malgré le désastre de leur bilan, que cet événement atroce vient commodément faire oublier.
Je crois bien, hélas, que nous ayons à nous préparer au pire… dès à présent.