Non, pour dire le vrai, le 8 mars est une fête pour l’homme ! Mais pour combien de temps encore?

Charlac a écrit...

Retour sur la femme du 8 mars

J'ai commenté ainsi...

« La femme du 8 mars » ? La femme "sur et "sous" exploitée ! Non, je ne rêve pas, c'est bien de cela dont il s'agit, non?

1/ Mais de quel anniversaire s’agit-il ?

Selon l'Onu, "la Journée internationale de la femme a été célébrée pour la première fois, le 19 mars 1911, en Allemagne, en Autriche, au Danemark et en Suisse, où plus de un million de femmes et d’hommes ont assisté à des rassemblements. Outre le droit de voter et d’exercer une fonction publique, les femmes exigeaient le droit au travail, à la formation professionnelle, et la cessation de la discrimination sur le lieu de travail."

Des faits (entre autres):

- "En France en 2007, selon l'Insee, les femmes touchent en moyenne un salaire inférieur de 19,1 % à celui de leurs collègues masculins. Les postes à temps partiel sont occupés à 82 % par des salariées. Dans la fonction publique d'Etat, 80 % des postes de direction sont occupés par des hommes".

- "Les tâches ménagères sont toujours inégalement réparties au sein du couple : les femmes effectuent seules 80 % des tâches domestiques", indique l'Observatoire de la parité".

L’origine contestée de cette date anniversaire : (dans Wikipedia)

« En France, une légende veut que l’origine du 8 mars remonte à une manifestation d’ouvrières américaines du textile en 1857, événement qui n’a en réalité jamais eu lieu (aucun journal américain ne le relatant). Ce mythe est né en 1955 dans L'Humanité qui relate une manifestation de couturières new-yorkaises. Cette information est relayée chaque année par la presse militante du PCF, de la CGT et celle des « groupes femmes » du Mouvement de libération des femmes, puis reprise par les quotidiens nationaux. Il s'agit d'un clin d’œil des féministes américaines qui, dans les années 1950, veulent à la fois intégrer cette journée dans le contexte américain et rendre un hommage à Clara Zetkin, 1857 étant son année de naissance.

Clara Zetkin née Clara Eissner le 5 juillet 1857 à Wiederau, en Saxe et décédée à Arkhangelskoïe, près de Moscou, le 20 juin 1933 était une enseignante, journaliste et femme politique marxiste allemande. C'est une figure historique du féminisme.

Après avoir été membre jusqu'en 1917 de l'aile gauche du SPD, elle rejoint l'USPD (pacifistes) pour s'y retrouver dans le courant révolutionnaire que constitue la Ligue spartakiste. Ce courant donne naissance pendant la révolution allemande au Parti communiste d'Allemagne (KPD), dont Clara Zetkin sera députée au Reichstag durant la République de Weimar, de 1920 à 1933 ».

2/ Oui mais ! surtout ! quelle est cette femme qu’années après années l’on célèbre en ce jour anniversaire du 8 mars ?

Charlac a intitulé son article: "La femme du 8 mars". Aurait-il voulu dire "La fête du 8 mars". Peu importe; parce que j'aime bien son intitulé. C'est tout le mystère de cette fête. OUI, quelle est cette femme du 8 mars?

Là, c’est plutôt une blague. On est dans des faits, des mythes, des légendes,... mais aussi dans une réalité peu reluisante, équivoque, et qui n'a rien d'une "gloire immarcescible" - cette fête est plutôt rédhibitoirement et vicieusement une vaine brillance dans le firmament d'un jour.

On donne à ma copine une fleur lorsqu’elle arrive à l’entrée de son super marché pour faire ses emplettes. Que fait-elle ? Elle rapporte la fleur à la maison, une fleur que je retrouve au centre de notre table au déjeuner, dans un vase improvisé. J’avais deviné.

On donne à ma secrétaire au bureau une rose. Qui ? La direction de mon entreprise en a décidé ainsi.

On joue de la Pub partout - cadeaux, cosmétiques, magazines, sport... - dans les journaux, et tous les média, INTERNET surtout, pour que l’on se rappelle que la femme existe - tout simplement. Drôle, non ? Elle est là, elles sont au moins aussi nombreuses que nous le sommes ; et nous devons nous le rappeler - on nous le rappelle, je ne comprends pas.

Mais je sais ceci:  il n'y a que des « sous » et des « sur » pour montrer la « situation réelle » des femmes. C'est navrant, quand je le dis comme ça! Mais qu'y puis-je? C'est mon sentiment.

Je sais, nous le savons tous, qu’elle est sous-employée (j’entends pour et par ses capacités, toutes ses capacités, intellectuelles, physiques, morales, sinon pour pleurer nos morts, aider nos enfants, accompagner nos vieux, soigner nos malades), sous-payée, sous-responsabilisée, sous-demandée (sinon pour des tâches ingrates) ; sur-utilisée (tâches précaires), sur-exploitée (salaires moindres), sur-harcelée moralement, physiquement (au travail, à la maison –et oui ! - et dans la rue), et... enfin, sur-estimée (là, non ! ou bien ! bien sûr ! j’entends sa capacité à accepter tout ça ; elle a du chien ! mais pour combien de temps encore?).

Non, pour dire le vrai, le 8 mars est une fête pour l’homme !

Il n’a de cesse – ce jour-là - de se rappeler que la femme, sa femme (possessif, non ?) existe. Il parade et offre des fleurs, il parade et offre un bizou, il parade et sourit plus qu’à l’habitude, il parade et l’Invite à déjeuner, il parade et croit vraiment qu’il a posé le bon geste, eu la bonne pensée, jeté le bon regard appréciateur-approbateur sur cette manifestation d’un jour.

Oui, mais en fait ! Il parade les fesses serrées, il sait très bien que ses parades n’auront qu’un temps, que la femme « subordonnée volontaire; complexe Boétien? » va lui foutre un de ces jours un bon coup de pied au cul ; il le sait, il l’appréhende, il le vit déjà en quelques lieux (les révoltes sont nombreuses au sein des couples, les dénonciations pour harcèlement sont fréquentes, les divorces amorcés par les femmes en hausse, les plaintes pour viol – même réduites – de plus en plus entendues devant les tribunaux – effet DSK !)

Oui, le 8 mars (il faudrait que chaque jour soit le 8 mars, un 8 mars de légende, - cette légende énoncée plus haut a du bon - un 8 mars d’une véritable révolution pour des structures sociétales plus égalitaires; j'ai entendu cela il y a peu dans un écho du Front de Gauche) annonce – malgré tout – que, bientôt, ça va être sa fête, ce cher homme. Et j'en suis.