Projet X (2012) de Nima Nourizadeh

Publié le 21 mars 2012 par Flow

Projet X. (réalisé par Nima Nourizadeh)

Génération Facebook.

Ce «film» pousse le sens d'intrigue dans ses derniers retranchements en en proposant une si maigre qu'on s'ennuie durant les trois quarts du long-métrage pour se réveiller lorsque le film se décide enfin à décoller...dans les dix dernières minutes.

Alors qu'ils semblaient jusque-là se fondre dans la masse, trois lycéens décident de sortir de l'anonymat. En apparence, leur projet est plutôt inoffensif puisqu'ils ont l'intention d'organiser une fête des plus mémorables. Mais rien n'aurait pu les préparer à la soirée qu'ils s'apprêtent à vivre...

Ma génération avait droit à son délire sexe/teuf/alcool/drogue, ça s'appelait American Pie. C'était nul mais il y avait au moins une intrigue. La génération actuelle aura Projet X. Je ne souhaite pas sortir un discours de vieux con, je déteste les vieux cons, mais putain je ne me suis vraiment pas senti à ma place dans cette salle de cinéma. Pourtant, et c'est ce qui marque le contraste, mon frère de 15 ans a adoré. Alors peut-on en déduire que le film ne peut parler qu'à eux seuls?

Je n'en suis pas certain pour autant. On retrouve les marottes du réalisateur des Very Bad Trip(ici producteur): à savoir des situations extraordinaires et graveleuses mais toujours drôles qui se concluent sur une morale gentillette lorsque les personnages rentrent dans le rang. Le principe de ce film est repris ici mais transposé aux adolescents. Signifiant que non, il ne leur est pas uniquement destiné.

Mais ce qui permettait au film de Todd Phillips de sortir du lot -des personnages hauts en couleur et des rebondissements hilarants- est ici totalement absent. Les protagonistes sont soit transparents soit irritants et il ne se passe absolument rien. On a l'impression de regarder pendant 1h15 l'album photo Facebook d'un étranger. Une fête se déroule sous nos yeux mais ce n'est pas la nôtre malgré la tentative ratée d'y insérer une caméra à l'épaule censée coller au plus près de l'action.

Pourtant (je reprends mon discours de vieux con) je suis certain qu'il va fonctionner à merveille sur les jeunes. La génération Facebook est bercée par cette façon impersonnelle de participer aux évènements en tout genre, par procuration. Mais pour moi, le cinéma ce n'est pas ça. Il doit nous faire vivre son histoire, pas la contempler béatement d'un point de vue extérieur.

Le dernier quart d'heure, qui laisse enfin entrer le chaos, est hilarant. Si le film s'était déroulé ainsi tout du long, j'aurais pu être indulgent. Las on assiste à ce triste spectacle qui n'est en rien, du moins j'espère, représentatif des adolescents actuels.

Note: