Ces chercheurs français « poursuivent » le combat du Dr Olivier Ameisen, avec leur étude publiée dans l'édition du 19 mars de la revue Alcohol and Alcoholism, qui suggère sur plus de 100 participants, qu'après un an de traitement à forte dose, le baclofène a permis à 80% d'entre eux de parvenir à l'abstinence ou à une consommation extrêmement faible d'alcool. En 2009, le Dr Olivier Ameisen avait déjà publié ses conclusions dans la même revue.
L'objectif de l'étude de ces médecins français, le Dr Laurent Rigal de l'Université Paris Descartes et le Dr Renaud de Beaurepaire, du Service de Psychiatrie du Centre Hospitalier Paul-Giraud (Villejuif) était d'évaluer les taux d'abstinence de « gros » buveurs après 1 an de traitement avec de fortes doses de baclofène. Le baclofène, à l'origine commercialisé sous le nom de Liorésal®, est un dérivé de l'acide gamma-aminobutyrique (GABA). C'est un myorelaxant, un médicament ayant pour effet de décontracter les muscles.
Leur étude a donc évalué la consommation d'alcool au 12e mois de traitement chez 132 patients recevant 129 ± 71 mg / jour. La posologie pratiquée, dans la prise en charge de l'alcoolodépendance, hors AMM, est le plus souvent largement supérieure aux doses habituellement utilisées. La consommation d'alcool au début de l'étude de ces 132 patients était en moyenne de 182 ± 92 g / jour. Après 1 an, 80% de ces 132 participants étaient soit abstinents (n = 78) soit avaient retrouvé un très faible niveau de consommation d'alcool (n = 28).
Les auteurs recommandent donc que le baclofène à haute dose puisse être testé dans un essai randomisé contrôlé par placebo chez les gros consommateurs d'alcool.
D'autres études suggérant l'efficacité du baclofène dans le sevrage alcoolique : Une étude parue dans le Lancet et analysée par l'Inserm conclut que l'utilisation du baclofène permettrait d'augmenter ce taux d'abstinence. L'étude d'Addolorato et coll., menée sur 84 patients cirrhotiques et alcoolo-dépendants, randomisés, dont 42 recevant soit 15 puis 30 mg de baclofène par jour avait montré que 30 des 42 patients (71%) étaient abstinents à la fin des 3 mois de traitement (2).
« Défendu » par le Dr Olivier Ameisen, professeur de cardiologie de l'université de New York et ancien alcoolique, le baclofène est toujours et depuis juin 2011, pour son utilisation hors AMM dans le traitement de l'alcoolo-dépendance, sous étude clinique et suivi national renforcé de pharmacovigilance de l'Afssaps.
Source: Alcohol and Alcoholism published online March 19, 2012 doi:10.1093/alcalc/ags028 “Abstinence and ‘Low-Risk' Consumption 1 Year after the Initiation of High-Dose Baclofen: A Retrospective Study among ‘High-Risk' Drinkers Alcohol and Alcoholism first” (1) Alcohol and Alcoholism (2009) 44 (3): 337. doi: 10.1093/alcalc/agp015 "The End of My Addiction. How One Man Cured Himself of Alcoholism"-(2) The Lancet 2007 Dec 8;370(9603):1915-22
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