Prendre une tasse au lieu de gobelets en plastique, éteindre ordinateurs et lumières en sortant, trier ses déchets… toutes ces actions ont-elles une même valeur environnementale ? Quel coût ont-elles pour l’entreprise ?
Pour le comprendre déclinons un exemple concret : l’entreprise X va compenser les km et miles parcourus par ces salariés en finançant des programmes de reboisement ou d’économies carbone. C’est louable, et évidemment mieux que de ne rien faire mais cela rajoute un coût supplémentaire à l’entreprise sans amélioration réelle de son propre bilan carbone et surtout sans changer les habitudes et comportements en son sein. La compensation, comme le recyclage, l’épuration des fumées ou des eaux rentre, selon moi, dans une logique de RÉPARATION. L’entreprise cherche à minimiser ex post l’impact de ses actions.
Forte de cet exemple, l’entreprise Y choisit, elle, de travailler plus en amont et équipe une salle dernier cri de visio conférence afin de réaliser 25% de ses réunions sans déplacements de collaborateurs. Cette solution permet donc une réduction substantielle du carbone émit pour réaliser les activités de Y et permet également une économie sur les coûts directs et indirects (temps perdus) du transport. C’est donc une véritable logique d’investissement avec un calcul de Taux de retour qui est à l’œuvre. Je qualifierais cette solution, comme la voiture électrique, la musique téléchargée (légalement bien sûr !) ou le papier recyclé, de SUBSTITUTION. Le bénéfice environnemental est supérieur aux REPARATIONS et le coût associé peut être vu comme un investissement.
Imaginons enfin qu’une autre entreprise souhaite également travailler sur cette question des déplacements liés aux réunions mais s’y prenne encore différemment. Nos réunions sont-elles toutes efficaces ? Tous les participants conviés sont-ils nécessaires ? Pour mémoire les cadres déclarent qu’ils pourraient se dispenser de 50% des réunions auxquels ils participent et combien d’entreprises ne se diagnostiquent pas de « réunionite » ? Et bien, cette entreprise qui améliore son organisation, son efficacité et probablement sa rentabilité trouve également la solution la plus durable qui soit à notre problème : moins de réunion = moins de déplacements = moins de pollution, CQFD ! Elle vient de pratiquer la SOBRIÉTÉ, une solution très écologique et très économique que nous ignorons trop souvent.
Pourquoi ? parce qu’elle est moins visible que la première, moins spectaculaire et innovante que la seconde et donc moins facile à faire partager. Elle fait une moins belle histoire à raconter pour la presse, le journal d’entreprise ou le rapport DD et cependant… La Sobriété est plus difficile car plus dérangeante, remettant en cause plus notre manière de voir les choses et de les faire, reposant plus la question du Pourquoi que du Comment, de la cause plus que de l’effet. Elle est contraire à nos habitudes et à notre civilisation du toujours plus et de la technologie reine alors qu’elle pourrait y proposer du toujours moins et du bon sens. Alors quel challenge à relever en cette quinzaine du développement Durable, pour faire du vraiment durable et du vraiment économique !
Pour s’enrichir davantage sur ce sujet, consultez notre page » Éco-gestes en entreprise «