Un bon polar, efficace et bien cadencé.
On ne sait plus à qui se fier : la NSA met des bâtons dans les roues du FBI et pratique la torture avec application. On croyait les SS disparus au sortir de la seconde guerre mondiale, les voilà qui se mêlent de terrorisme au XXIe siècle. Faut-il également rappeler que la plupart des policiers sont corrompus? Bref, le monde va mal. Heureusement, Jason Bourne veille au grain et nous pouvons dormir tranquille pendant qu’il extermine les plus dangereux criminels de la planète. Bien malins ceux qui le détourneront de sa lourde responsabilité et ce n’est pas l’amour qui le fera flancher.
On ne cesse de s’en réjouir que le héros mythique de Robert Ludlum ait survécu au décès de son créateur survenu en 2001. Jason Bourne est toujours paré des multiples qualités nécessairement attribuées aux agents secrets: sensible mais pas mièvre, intelligent, humble, beau et terriblement mystérieux. Une pointe d’humour british ne nuirait pas à son portrait – mais en littérature comme dans la vie, on ne peut pas tout avoir.
Les écrivains s’inspirant des manuscrits d’auteurs défunts n’ont pas la tache facile car ils subissent immanquablement la comparaison avec l’original. Eric Van Lustbader passe avec succès l’examen de “copycat”, exercice de style d’autant plus frustrant pour un écrivain que les lecteurs ne lui accordent que peu de crédit. Ce qu’ils veulent, c’est du Robert Ludlum : Le Danger dans la peau en a le goût, l’odeur et la couleur, mission accomplie pour Eric Van Lustbader.
Amour, trahison, terrorisme, meurtres, sociopathes et mafia russe : Le Danger dans la peau – La sanction de Bourne réunit efficacement les ingrédients d’un bon polar, auxquels s’ajoutent une grosse pincée de psychologie (voire de psychiatrie) qui pimente allègrement l’intrigue. En cherchant bien, on pourrait reprocher des dialogues omniprésents et surnuméraires, qui plombent quelque peu le rythme. Évidemment, quand les protagonistes passent leur temps à parler, c’est autant de fusillades et de courses poursuites qu’ils ne font pas. Mais ce serait chipoter. Sans crier au génie, on peut objectivement affirmer que Le Danger dans la peau est un thriller captivant à l’intrigue rondement menée – même pour une lectrice difficile à contenter.
JE VOUS LE CONSEILLE SI…
… vous étiez déçu de voir Bourne raccrocher et s’enterrer à l’université de Georgetown. Il reprend du service dans ce roman et n’a rien perdu de son ardeur.
EXTRAITS :
Le livre de poche vous propose, sur son site, de lire le premier chapitre d’un grand nombre d’ouvrages, c’est une excellente initiative! Pour lire les premières lignes de ce roman, c’est ici : Le danger dans la peau
VOUS AIMEREZ PEUT-ÊTRE :
de Jesse Kellerman
de Siri Hustvedt
Un excellent polar! Aussi haletant qu’un bon roman policier