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Cuba, des signes du début de la fin ?

Publié le 21 mars 2012 par Copeau @Contrepoints

Suite d’événements sans queue ni tête à Cuba. Tous ces signes, ces événements, sont-ils l’indice de la fin ou du début ? Est-on en train de devenir tous fous où arrive-t-on seulement à l’âge de raison ?

Par Yoani Sanchez.

Cuba, des signes du début de la fin ?

Karl Marx sur un mur à Cuba

L’escalier d’un immeuble s’effondre au coin de la même rue où a été déclaré le caractère socialiste de la révolution. Un groupe de treize personnes occupe l’Église de la Charité et on les évacue par la force au petit matin. La télévision montre un reportage sur les ponts vandalisés par des gens qui les démontent pour se construire des maisons. L’archevêché publie une note dans le journal du Parti communiste dont le ton est inspiré de celui des éditoriaux officiels. La pomme de terre poursuit ses apparitions sporadiques sur les étals des marchés agricoles tandis que son prix augmente dans les réseaux de distribution illégaux. Un musicien de hip hop est arrêté pour avoir protesté sur la façon dont était traité son fils à l’école et avoir retiré une photo de Camilo Cienfuegos de l’entrée du collège. Le Cardinal fait une allocution télévisée à une heure de grande écoute, à la même date où 55 ans auparavant un jeune avait forcé l’entrée d’une émission de radio.

Hugo Chavez est en suivi postopératoire à Cuba, entouré de mystère et de rumeurs sur un retour de la Période Spéciale. On présente actuellement le livre de dialogues de Fidel Castro avec des intellectuels latino-américains, qui avec ses milliers d’exemplaires utilise le papier destiné à la production annuelle de tout un éditeur. Un médecin se déclare en grève de la faim pour qu’on lui restitue son droit de soigner ses patients. La guerre cybernétique atteint des paroxysmes incroyables et utilise uniquement les réseaux sociaux comme arme de lutte ou comme ennemi à abattre. Un homme filme un incendie avec son téléphone portable et ensuite la police lui confisque l’appareil pour avoir voulu montrer le « mauvais côté des choses ». En pleine bataille de l’information contre le secret, une journaliste s’en prend à ceux qui achètent d’énormes quantités de galettes et de gâteaux pour les revendre ensuite. L’hiver dit adieu à La Havane en nous ayant à peine laissé le temps de sortir les manteaux. On nous annonce qu’un crocodile exporté illégalement va revenir dans l’île dans le même cortège que le pape.

Et moi je me demande : Tous ces signes, ces événements, sont-ils l’indice de la fin ou du début ? Est-on en train de devenir tous fous où arrive-t-on seulement à l’âge de raison ?

Sur le web

Traduction Jean-Claude Marouby

Vous pouvez retrouver sur Contrepoints le reste des chroniques cubaines de Yoani Sanchez.


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